Parfois harcelés par des écologistes extrémistes, les propriétaires de forêts sont de plus en plus victimes de vols.
Il semble que dans notre pays seuls les propriétaires des forêts n’aient plus le droit d’abattre un arbre… Rappelons quelques chiffres en liminaire : les forêts françaises sont détenues aux trois quarts par les particuliers ; il existe plus de 3,5 millions de propriétaires, dont 2 millions possèdent moins d’un hectare compte tenu du morcellement ancestral des terres ; la forêt et le bois font vivre environ 450.000 personnes. C’est dire l’importance du secteur, à la fois sur le plan économique et sur le plan sentimental.
Dans une tribune parue il y a presque un an (Le Figaro, 27 mai 2024), le président de la Fédération des syndicats de forestiers privés de France (Fransylva) dénonçait les contraintes et les pressions auxquelles les propriétaires de forêts se trouvaient confrontées : « Des courants politiques voudraient interdire à l’homme d’utiliser la forêt quand d’autres exigent de pouvoir violer impunément la propriété privée ». Des projets contradictoires de la part des Verts-rouges, certains prônant l’ouverture sans limites des forêts, d’autres leur fermeture totale aux humains… La tribune énonçait aussi les difficultés subies par les propriétaires : dégradations de matériels forestiers, dépôts sauvages d’ordures, risques de départ de feu, vol de bois de chauffage. Elle mentionnait encore les vols de bois sur pied.
Effectivement, depuis plusieurs mois maintenant, ce sont les pillages de forêts qui se multiplient et ce, dans toutes les régions mais particulièrement dans le Grand Est où les chênes sont très prisés (Le Figaro, 9 avril 2025). Le président de Fransylva déclare : « La coupe rase par appropriation de la forêt d’autrui est un cas malheureusement en vogue. Avec les cours élevés du bois, une parcelle de chêne peut rapporter entre 10.000 et 30.000 euros l’hectare ». Il ne s’agit pas seulement de vols. Certains filous, particuliers ou entreprises, profitent de la naïveté de propriétaires pour acheter à vil prix des arbres avant de bâcler le travail et de causer des dégâts sur les propriétés voisines. D’autres font certes signer des contrats, mais ils n’en respectent pas les termes et ravagent tout (La Tribune, 12 avril 2025). Le Figaro précise qu’Agnès Pannier-Runacher, la ministre de l’Environnement et de la Transition écologique, qui appartient à l’aile gauche de la macronie, « affirme suivre ce dossier avec attention ». On est rassuré !
Le 28 mars 2024, le sénateur socialiste Sébastien Pla posait une question (n° 10.960) pour demander quelles mesures le secrétaire d’État chargé de la Transition écologique de l’époque entendait prendre pour « enrayer le vol de bois et le pillage des forêts françaises ». Ne cherchez pas la réponse, vous ne la trouverez pas, la question étant aujourd’hui officiellement « caduque ».
Entre les écologistes extrémistes qui interdisent les abattages d’arbres (les militants qui se perchent dans les arbres pour les protéger étant poétiquement appelés « écureuils ») et les voyous qui font des coupes claires dans les forêts, les propriétaires privés se trouvent livrés à eux-mêmes. Nous ne cessons de répéter que l’État doit se délester des missions qu’il ne doit pas remplir pour se concentrer sur ses missions régaliennes (voir notre article sur les missions régaliennes de l’État).
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Moi qui habite à la campagne, j’en suis largement témoin. Si un de vos voisins sous-traite un contrat de bûcheronnage sur son terrain avec un bûcheron souvent étranger et volatile, vous pouvez être sûr que le bucheron débordera largement sur votre propriété, s’il ne coupe pas tout, puisque tout ce qu’il coupe en plus est 100 % bénéfice. Et n’essayez pas de protester, les bûcherons ne parlent pas français, sont menaçants et disparaissent ensuite, au mieux ils prétendront n’avoir pas bien vu les limites de parcelles. Ne comptez pas sur la police non plus, le terrain est boueux, ils risqueraient de salir leurs chaussures.