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Les féministes violent la présomption d’innocence

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Haut lieu de la gauche-caviar, le festival de Cannes restera probablement comme un grand millésime. Le producteur Dominique Boutonnat, président du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC), est sur la sellette depuis 2020, mais son procès pour agression sexuelle aura lieu à la mi-juin et la polémique n’a fait qu’enfler.

Voilà maintenant quatre ans que des féministes exigent sa démission. Florilège des dernières exclamations :

  • « Nous respectons la présomption d’innocence, mais c’est un très mauvais signal », explique un membre du collectif 50/50, une association très à gauche qui milite pour la « parité » et l’« inclusion » dans le cinéma et l’audiovisuel (L’Humanité, 13 mai 2024) ;
  • « Quand on est accusé de ce genre de faits, il faut se retirer de son poste de directeur (sic) du CNC, même si c’est pour revenir plus tard… Sans empiéter sur la présomption d’innocence », avance un acteur (Libération, 13 mai 2024) ;
  • « Si Dominique Boutonnat bénéficie de la présomption d’innocence, il semble toutefois essentiel que notre principale institution donne l’exemple », selon la pétition lancée le 12 mai par des organisations de gauche et d’extrême gauche, dont le syndicat CGT Spectacle, pour appeler au retrait de ce dernier.

Le 13 mai, une manifestation s’est tenue devant le CNC sous la férule de l’actrice Judith Godrèche, très marquée à gauche elle-aussi et à la pointe de la lutte contre les violences sexuelles dans le 7e art, afin de demander la suspension de Dominique Boutonnat.

Notons que les appels à la démission ou à la suspension ne font pas fi en apparence de la présomption d’innocence. Habilement, ils se traduisent sur le mode : oui au principe, mais… qui équivaut à une… violation caractérisée du principe.

Il faut féliciter les ministres de la Culture successifs qui ont rappelé l’importance du principe dans un État de droit. Dès 2021, Roselyne Bachelot avait refusé de céder à la pression : « Au nom de quoi prononcerais-je une sanction ? C’est à lui de voir s’il peut en toute sécurité exercer son mandat, il en jugera et il décidera. Ce n’est pas à moi de sanctionner quelqu’un qui est réputé innocent ». Avant d’ajouter que les droits de la victime et la présomption d’innocence étaient en l’occurrence respectés : « Le Tribunal de l’opinion publique ne peut pas remplacer le tribunal judiciaire », concluait-elle avec à propos (20 Minutes, 18 février 2021).

N’en déplaise aux féministes radicales, il n’existe pas de société civilisée sans respect strict de la présomption d’innocence. Tout homme est et doit être réputé innocent jusqu’à ce qu’il soit déclaré coupable de manière définitive. Cesare Beccaria a attaché son nom à ce principe ; l’article 9 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 le mentionne.

Peut-être la polémique serait-elle moins vive si le CNC n’était pas un établissement public et si notre État ne se piquait pas de se mêler de culture…

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2 commentaires

louis 21 mai 2024 - 8:26

j godreche a présenter sa fille dans une robe trés sexy comme une esclave a des prédateurs en tout genre journalistes ou producteurs ; pas très cool de la part d’une féministe forcenée !😆

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yenamarre 21 mai 2024 - 5:48

A quand l’inquisition ?

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