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Les entreprises ne veulent pas du “dividende salarié”

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Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire l’a redit début janvier : “Quand une entreprise a les moyens de verser des dividendes, elle doit en faire bénéficier ses salariés”. Dans un contexte d’inflation et de baisse du pouvoir d’achat, et alors même que les entreprises du CAC 40 ont versé 56 milliards d’euros aux actionnaires en 2022, l’idée d’un dividende salarié est revenue sur la table. Le gouvernement prévoit un système de participation à des super-dividendes en cas de profits exceptionnellement élevés.

Promesse de campagne d’Emmanuel Macron pour sa réélection en 2022, le dispositif se heurte au scepticisme des petits et grands patrons. Et à raison : le concept de dividende salarié méconnaît la nature du dividende, à savoir la récompense de la participation au capital d’une entreprise. Un investissement représente une prise de risque pour les actionnaires puisque les dividendes ne sont versés qu’en cas de bonne santé. Les salariés sont payés indépendamment des résultats, et avant de savoir s’il restera un bénéfice pour verser des dividendes.

Un dividende salarié n’aurait donc de sens que si l’on demande à “tous les salariés qui ont reçu un dividende de se porter caution solidaire de leur patron lorsqu’il emprunte pour l’achat d’une nouvelle machine”, assène Didier Moinereau, président de la CPME. Le raisonnement se tient, d’autant plus qu’il existe déjà des mécanismes de redistribution des bénéfices à disposition des employeurs. En 2021, 39 % des salariés ont reçu une prime de participation d’un montant moyen de 1500 euros (un dispositif obligatoire dans les entreprises de plus de 50 salariés). Dans le cadre de l’épargne salariale, 44 % des salariés ont été couverts en 2020 via un plan d’épargne-entreprise (PEE). Sans compter l’existence d’autres outils comme l’intéressement ou la “prime de partage de la valeur”. Plutôt que de créer un nouveau dispositif au nom du “partage des richesses”, il serait plus judicieux d’optimiser ceux qui existent déjà.

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5 commentaires

Laurent46 1 février 2023 - 8:34

Plus les taxes et prélèvements divers augmentent plus les responsables du fiasco Républicain recherchent des solutions à la communiste. Le partage pour tous sauf pour l’Etat et les collectivités locales.
La population doit payer le fiasco et l’irresponsabilité des politiques. Il est temps de faire payer les responsables

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nanard 1 février 2023 - 9:46

Juste comme ça : quel est le risque du salarié dans le capital de l’entreprise ? Créer encore une forme de « rente » (ou de redistribution ) qui sera considérée comme « avantage acquis » au bout de quelques années ?…

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Astérix 1 février 2023 - 11:45

C’est pourtant simple. De deux choses l’une, ou bien un salarié décide d’être actionnaire de son entreprise et il règle le prix des actions ou bien il n’est pas intéressé et s’abstient. Chacun est libre. Les dividendes sont réservés aux actionnaires. Point. Les primes pour les salariés n’ont rien à voir.

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patriquinho 1 février 2023 - 12:31

Personne n’empêche personne de prendre le risque de devenir actionnaire du cac40 en achetant des actions d’entreprises en vue de sa retraite future…encore faut-il vouloir prendre le risque avec ses propres économies, car être actionnaire ce n’est pas engranger impunément et sans risque des dividendes tous les ans, c’est aussi risquer de perdre de la valeur sur ses actions, que les dividendes ne compenseront pas forcément …Il faut aussi savoir que le paiement des dividendes aux actionnaires est juste un transfert de trésorerie de l’entreprise à l’actionnaire, le jour du paiement du dividende, le cours de l’action perd automatiquement la même valeur (détachement du coupon) et rien ne prouve que le cours de l’action retrouvera ensuite sa valeur d’avant le détachement…ETRE ACTIONNAIRE N EST PAS SANS RISQUE, LOIN DE LA, SINON TOUT LE MONDE LE DEVIENDRAIT !

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Dupond 1 février 2023 - 2:07

Il existe déjà l’intéressement, peut-être a amélioré pour les petites entreprises autres que les micro entreprises qui ne fournissent pas de comptes certifiés. Le plan épargne entreprise revoir à partir de quels effectifs et surtout simplifier l’accès à tous les salariés. Ce ci étant dit si le salarié souhaite y participer l’employeur est obligé de l’abonder. Donc participe bien à un dividende (complément de salaire sous conditions ) au profit du salarié, chacun investissant dans le projet. Il suffit de mettre en place des conditions strictes pour assurer la garantie des fonds des uns et des autres Un livret de caisse d’épargne garanti bien le capital des déposants , pourquoi pas un tel système ?

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