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Les brasseurs réclament les mêmes droits d’accises que les viticulteurs

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Le secteur de la bière se porte mal. Le géant néerlandais Heineken, numéro 2 mondial, vient d’annoncer une baisse de 4,7% de ses volumes de vente en 2023, entraînant un recul de son bénéfice net annuel de 4,3%.

En France, le syndicat Brasseurs de France annonce qu’un brasseur sur deux subit une baisse de sa trésorerie, que près de 2/3 des brasseries ont vu leur taux de marge baisser entre 2019 et 2023, et que la Banque de France a recensé, pour l’année 2023, près de 60 défaillances d’entreprises brassicoles contre 14 en 2022.

Plusieurs raisons expliquent cette mauvaise santé du secteur : la hausse des coûts de production directs et indirects, notamment de l’énergie ; l’inflation des produits alimentaires qui contraint les consommateurs à procéder à des arbitrages dans leurs achats du quotidien ; la météo de l’été 2023, très maussade sur l’ensemble du territoire, qui n’a pas favorisé la consommation de bière ; des difficultés à rembourser le prêt garanti par l’État (PGE) au moment de la pandémie de covid.

Brasseurs de France interpelle donc le Gouvernement afin qu’il mette en place un soutien à la trésorerie des brasseurs, étale le remboursement des PGE, instaure un moratoire sur la fiscalité, simplifie les procédures et améliore la lisibilité des dispositifs de soutien à l’investissement et à l’innovation, garantisse une stabilité juridique.

Son concurrent, le Syndicat national des brasseries indépendantes (SNBI) est plus catastrophique. Pour lui, les brasseries sont « au bord du gouffre » : une brasserie sur dix envisagerait de fermer en 2024. S’appuyant sur le fait que le Gouvernement vient d’allouer une enveloppe de 230 millions d’euros (M€) aux vignerons indépendants, il réclame une aide exceptionnelle de 20 M€ pour soutenir la trésorerie des brasseries indépendantes.

L’IREF est bien évidemment opposé aux aides réclamées par Brasseurs de France et le SNBI. Les syndicats patronaux ne peuvent pas, d’un côté, réclamer – à juste titre – une baisse des charges et des impôts, un allègement des contraintes en tout genre qui empêche leurs adhérents de se développer et, de l’autre se tourner vers l’État à la moindre difficulté.

Si marché se porte moins bien aujourd’hui qu’il y a quelques années, c’est peut-être aussi parce qu’il y a trop de brasseurs. Plus de 2 800 sites de brassage ont été recensés en France à la fin de l’année 2023. Ils n’étaient qu’une vingtaine dans les années 1980. Entre ces deux dates, la consommation totale de bière n’a pas augmenté.

En revanche, nous soutenons deux des autres propositions du SNBI :

  • l’alignement des droits d’accises

L’IREF a dénoncé cette iniquité dans son rapport sur la fiscalité comportementale : une bouteille de vin à 13% alc. est taxée à 0,03€ tandis qu’une bouteille de bière à 6% alc. est taxée à 0,18€ ;

  • la dispense de licence pour la vente sur le lieu de production

Les viticulteurs ont le droit de vendre du vin sur leur lieu de production sans licence alors qu’elle est obligatoire pour les brasseries indépendantes qui transforment également 100% de matière première d’origine agricole.

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