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Les assistants parlementaires macronistes font leur mue

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Il y a encore quelques jours, la structure qui regroupait les collaborateurs des députés, sénateurs et députés européens de la majorité présidentielle s’appelait l’Association des collaborateurs progressistes (ACP), ce qui était, en soi, déjà tout un programme.

Aujourd’hui, elle s’intitule Trait d’Union, avec en sous-titre « association des collaborateurs progressistes et républicains », et prétend rassembler les collaborateurs et anciens collaborateurs d’élu, de parti ou d’une personnalité politique de la majorité présidentielle. L’association a donc élargi son recrutement aux personnes ayant travaillé ou travaillant dans les ministères, les collectivités territoriales et les formations politiques et citoyennes. Bref, elle ratisse plus large, sans doute pour prévenir l’hémorragie qui la guette. De 250 dans l’Assemblée dissoute, les députés de la majorité présidentielle ne seraient plus qu’entre 85 et 113 dans le nouvel hémicycle le 7 juillet 2024 au soir. Et qui dit moins de députés, dit moins de collaborateurs.

Il ne s’agit, cependant, pas d’une simple mue, mais d’une table rase. Les travaux de l’ACP ont, en effet, disparu du site web du Trait d’Union. L’internaute ne peut donc plus lire le livre blanc sur la réforme des institutions que l’ACP a publié en février 2024. C’est dommage car ses 22 propositions mériteraient d’être connues. Des mesures visent à revitaliser les travaux parlementaires, d’autres cherchent à renforcer l’expertise et les pouvoirs du Parlement. En gros, les collaborateurs parlementaires macronistes veulent dépenser plus pour, par exemple, disposer d’un authentique service parlementaire dédié à l’expertise, doubler l’enveloppe dédiée aux collaborateurs parlementaires, renforcer les moyens alloués aux administrations des services du Parlement et augmenter le nombre d’agents.

Si elles ne sont pas toutes dénuées de fondement, ces propositions arrivent bien mal à propos. Préconiser de nouvelles dépenses en faveur des parlementaires alors que les finances publiques se portent mal et que 70% des Français n’ont pas confiance dans la politique (baromètre de la confiance politique de janvier 2024) – 69% n’ont pas confiance dans l’Assemblée nationale et 62% n’ont pas confiance dans le Sénat – révèle un manque total d’acuité politique. C’est sans doute pour cela que le livre blanc a disparu du site internet.

A moins que ce ne soit parce que certaines propositions sentent le souffre comme la transformation du CESE en une véritable chambre citoyenne intégrée dans le processus législatif, l’instauration de la proportionnelle, ou bien la suppression de la fonction de Premier ministre. Des suggestions qui tendent à instaurer la VIème République que réclament, à cor et à cri, Mélenchon et ses sbires, et qui confirment que les collaborateurs parlementaires macronistes sont bien des « progressistes ».

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2 commentaires

Joël Francart 27 juin 2024 - 9:02

On peut se souvenir que le programme d’Emmanuel Macron de 2017 prévoyait notamment de baisser le nombre de parlementaires d’un tiers. Dans le cadre d’une telle baisse, les moyens alloués à chaque parlementaire peuvent être en effet augmentés tout en faisant des économies au total. Il faudra bien un jour que la classe politique commence par s’appliquer à elle-même la rigueur qu’elle se plait à revendique dans le domaine des dépenses publiques.

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Philbert Carbon 27 juin 2024 - 10:12

Vous avez raison, baisser le nombre d’élus peut être une solution pour accroître les moyens d’expertise du Parlement. Mais, l’ACP n’allait pas jusque là…

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