Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis, dit-on. C’est la raison pour laquelle nous comptons les meilleurs hommes politiques, à commencer par notre nouveau Premier ministre.
La journée du 16 décembre aura été lunaire. Au lieu de rester à Paris compte tenu de son agenda (composition du gouvernement et graves évènements à Mayotte), François Bayrou n’a rien trouvé de mieux que d’assister en tant que Maire, après un vol en jet privé, au conseil municipal de sa ville de Pau et de plaider en faveur du cumul des mandats. Peut-être un manque d’expérience pour cet homme politique professionnel depuis plus de quatre décennies…
Sans remonter trop loin dans le temps (ne soyons pas trop cruel), voici ce que disait notre extrémiste du centre au sujet du cumul des mandats :
- le 30 novembre 2012, il se prononçait en faveur d’une « interdiction drastique » du cumul des mandats (Le Figaro, 30 novembre 2012) ;
- le 1er juin 2017, en sa qualité de ministre de la Justice (très éphémère), il présentait un projet de loi de « moralisation de la vie politique » qui prévoyait l’interdiction pour un ministre d’exercer en même temps une « grande fonction exécutive locale » (Le Figaro, 1er juin 2017).
Il semble avoir changé d’avis.
Ce qui est amusant, c’est qu’il n’a pas respecté dans son cursus honorum les interdictions qu’il voulait imposer à autrui. Ainsi a-t-il été ministre et président d’un Conseil général durant plus de quatre années sans connaître un quelconque problème métaphysique… A noter d’ailleurs qu’il entendait en 2017 interdire la possibilité d’effectuer un même mandat plus de trois fois consécutivement… ce qui ne l’a pas empêché d’avoir été six fois de suite député entre 1986 et 2012 (Marianne, 14 juin 2017) !
Mais revenons au fond du sujet. Faut-il ou non interdire le cumul des mandats ? En dernier lieu, la loi organique du 14 février 2014 limite assez largement cette possibilité. François Bayrou a cependant fait valoir le 16 décembre dernier qu’il fallait « ré-enraciner les responsables politiques », car il y avait « rupture entre la base de la société française et les milieux de pouvoir ».
Le ministre démissionnaire chargé des Transports (qui parle en orfèvre s’agissant des mandats locaux…) a abondé dans son sens : « Dans un pays unitaire comme le nôtre, on a besoin de responsables nationaux ayant des attaches locales » (Le Monde, 17 décembre 2024). Effectivement, le problème concerne également l’hypercentralisation de notre pays et le non-respect du principe de subsidiarité.
Au-delà du fait qu’un parlementaire peut aujourd’hui encore être membre d’un conseil municipal, départemental ou régional, ce que François Bayrou s’est bien gardé de rappeler, nous lui conseillerons, entre deux vols, de s’intéresser à deux points afin que les élus ne soient pas éloignés des électeurs :
- comment faire en sorte que les ministres et les parlementaires ne soient pas des hommes politiques professionnels (comme François Bayrou), souvent dès leur plus jeune âge (comme François Bayrou), et qu’ils ne soient pas ignorants des réalités du secteur privé (comme François Bayrou) ?
- comment faire en sorte que le mode de scrutin n’éloigne pas les élus des électeurs… comme la représentation proportionnelle que François Bayrou prône pourtant de manière inconséquente pour les élections législatives ?
François Bayrou doit avoir peu de confiance envers le caractère pérenne de ses fonctions de Premier ministre pour ne pas avoir abandonné son mandat de Maire de Pau, acquis, il est vrai, aux forceps en 2014 après plusieurs échecs…
11 commentaires
La politique ,c’est comme l’andouillette,ça peu sentir la m..de,mais pas de trop.Cocorico
Très surprise de voir que le premier ministre au lieu de s’occuper des affaires de l’État ne pas ce qu’elles sont petit mandat et à les cumuler il se foutent de nous carrément en plus prends ta geste privée pour aller dans sa mairie jusqu’au ventil nous dépouiller de notre argent
Le cumul député-maire doit être O BLI GA TOIRE.
Il ne faut pas être très malin (comme M.Bayrou) pour ne pas avoir pressenti les conséquences du non cumul… et c’est à ce genre d’individu que l’on confie l’avenir du pays!
Conclusion: Si M.Bayrou est pour la proportionnelle c’est que c’est une mauvaise idée.
On pourrait aussi réformer la composition du CESE et lui donner un rôle dans la fixation de l’agenda des débats de l’Assemblée Nationale.
https://lecourrierdesstrateges.fr/2020/06/25/brault-pour-une-convention-citoyenne-faite-de-grands-electeurs/
Il a raison comme cela ils peuvent se promener à travers la France en avion pour être aux rendez-vous et avoir davantage de collaborateurs fonctionnaires à payer pour faire le boulot à leur place. Enfin solution pour se fabriquer des places s’ils sont virés d’un côté ou de l’autre et de créer un maximum de couches publiques ce dont la République laïque et gauchiste en a déjà le secret. La Bi-Rou tourne toujours et encore dans le sens des dépenses pharaoniques pour les caviar de la République.
Ah que c’est beau !
Et qui cela étonnera-t-il encore ?
Pardon mais, relativement au dernier article de ce jour, et faute d’avoir un compte pour y laisser un commentaire, je voulais demander si, sur la photo de François Bayrou devant quel distributeur ?, ce ne serait pas un sac pour recueillir les excréments de son chien dont il veut se munir ?
encore un qui sait qu’il ne va pas trainer alor sil protège ses arrieres en bon carriériste !😂
En vol privé , écrivez vous, payé sur ses propres deniers ou par le budget de déplacement du premier ministre ? Donc par nous.
Alors qu’il nous faudrait Cyrano, aurions nous hérité de Tartuffe ?
La France ne mérite pas ça.
C’est le cumul des indemnités et retraites qu’il faut interdire.
Faites ce que je dis pas ce que je fais ! Voilà tout le mal de nos professionnels français de la politique. Ou est passée notre démocratie ( pouvoir du peuple à voter les lois ! Nos représentants ne sont plus que des carriéristes payés par le peuple . Nous devons reprendre les commandes par la force et ré-inventer la 6 éme république avec une constituante établie par des électeurs tirés au sort