Le Secrétariat général à la planification écologique est un « machin » créé en 2022 à l’initiative d’Emmanuel Macron. Il est chargé de la coordination de la « planification écologique », une expression à la mode depuis quelques années.
En juillet, l’organisme a publié Mobiliser pour accélérer la planification écologique (50 pages tout de même, ça carbure dans la haute administration…). Un encart en apparence anodin s’intitulait « Une transition juste pour chacun » (page 15). On y trouvait la phrase suivante : « Lorsque des changements individuels sont requis, c’est un effort proportionnel à la capacité matérielle de chacun qui est proposé. Ceux qui ont les moyens d’agir ouvrent la voie ». Il semble depuis lors que la proportionnalité fasse place à la progressivité ou aux obligations pesant unilatéralement sur quelques-uns.
Pour le comprendre, il faut revenir un peu en arrière. Le Secrétaire général à la Planification, Antoine Peillon, un proche d’Emmanuel Macron, était en même temps (si l’on peut user de cette expression) conseiller écologique du Premier ministre. Or, le Secrétariat n’est plus placé sous l’autorité de l’hôte de Matignon depuis la nomination de Michel Barnier. La presse de gauche s’est donc fait l’écho d’inquiétudes autour du devenir de l’organisme.
Le Nouvel Obs (10 octobre 2024) nous apprend que les bureaucrates du Secrétariat sont en effervescence pour tenter de concilier « transition écologique » et déficit budgétaire abyssal. Dorénavant, il faudrait, nous dit-on, « injecter de l’argent public là où il est vraiment nécessaire » (nous comprenons donc que, jusqu’à présent, donc depuis plus de deux ans, telle n’était pas la visée des hommes de l’Etat…).
Mais nos bureaucrates font beaucoup plus fort. Il s’agirait, selon les informations du Nouvel Obs, de « faire davantage payer les plus riches, qui sont aussi les plus émetteurs de CO2 ». « En suscitant une mobilisation plus forte des plus aisés, on peut atteindre nos objectifs avec une plus faible intensité en matière de dépenses publiques », dixit le Secrétariat. Autrement dit, faire moins de dépenses publiques, mais, d’une manière ou d’une autre, faire payer les plus riches. Brillant !
Un exemple ? L’objectif est de « 15 % de voitures électriques dans le parc automobile en 2025 ». Petit problème pour nos bureaucrates : en l’absence d’aides et autres subventions, la plupart des Français ne veulent pas de véhicules chers à l’achat et à la réparation, et pas assez au point techniquement, ne serait-ce qu’en termes d’autonomie. Qu’à cela ne tienne ! « Si les plus riches changent massivement de voiture, on y sera sans problème ». Il fallait y penser ! Mais comment « mobiliser » ces Français aisés, demande l’hebdomadaire ? Peut-être faudra-t-il forcer les « riches » (ceux qui gagnent plus que vous) à procéder aux achats nécessaires. Le Secrétariat cogite toujours sur le scénario privilégié…
Rappelons que le Secrétariat général à la planification écologique a presque doublé ses effectifs en 2024 avec 25 « équivalents temps plein », soit 2 millions d’euros de dépenses de personnel. Y aura-t-il quelqu’un pour suggérer à Michel Barnier, lui qui cherche semble-t-il quelques économies, de supprimer un organe inutile ?
7 commentaires
Un comité « Théodule » de plus !
Voilà le genre de comité théodule à supprimer purement et simplement. Et il y en a tant d’autres…
Ce secrétariat général est à virer en totalité.
la liste des ces nids à fonctionnaires toujours inutile et presque toujours nuisible est sans fin, ce serait une source quasiment intarissable d’économie, dommage…
« faire davantage payer les plus riches, qui sont aussi les plus émetteurs de CO2 » Et que dire alors des agriculteurs (parmi les plus pauvres de nos concitoyens) qui émettent du méthane bien plus problématique pour l’effet de serre ?
On voit immédiatement l’absence de logique du raisonnement. Donc il faut faire payer les plus riches parce qu’ils sont les plus riches. Arrêtons l’hypocrisie !
il n’existe qu’un « ecologisme » qui fasse sens la diminution de la consommation.donc de la production de richesses..
la taxation des riches peut « marcher ».. mais de façon indirecte en démotivant les gens pour bosser , la taxe n’étant qu’ une « redistribution , les dits gens étant certain de se faire piquer ce qu’ils gagnent .en font le moins possible . .. en somme le collectivisme est en ce sens écologique et étant capable de réaliser l’inverse de sa promesse initial assurer un niveau de vie supérieur aux gens..
mais en assimilant fossile et production de richesse..
C’est intéressant mais les commissions secrétariats n’ont plus d’effet en France.
Quel est le rôle de ses commissions sans l’autorité des secrétariats ?
étrange