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Le protectionnisme coûte cher à l’Amérique

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Dans un article publié le 16 avril sur le site anglais d’IREF Europe, Luca Martina s’intéresse aux effets de la stratégie commerciale de Trump sur les marchés financiers et l’économie mondiale, ainsi qu’aux risques systémiques d’un retour au protectionnisme.

L’incertitude actuelle ne découle pas d’un choc exogène mais d’une décision politique assumée. En lançant une série de mesures tarifaires unilatérales, Trump a déclenché une guerre commerciale aux conséquences immédiates : contraction des échanges, repli des marchés boursiers, tensions sur les taux d’intérêt et affaiblissement du dollar.

Pour les investisseurs, le niveau d’imprévisibilité est inédit. Contrairement aux crises précédentes (les crises russe et asiatique du début des années 90, la bulle Internet de l’an 2000, la crise financière de 2008, la pandémie de 2020), cette crise a été déclenchée volontairement. Elle brouille les repères et complique l’évaluation des entreprises. Dans ce contexte, la réaction instinctive est souvent de vendre — ce réflexe paraît rationnel à court terme. Mais à moyen et long terme, les marchés ont toujours fini par intégrer les chocs à partir du moment où les fondamentaux restent solides : croissance, innovation, rentabilité.

Le problème, selon Martina, c’est que Trump sape ces fondamentaux. Le Trade Act de 1974 donne certes au président américain le pouvoir d’imposer des droits de douane dans certaines circonstances. Mais en l’absence de stratégie claire, cette latitude est un instrument d’instabilité. Les marchés financiers réagissent déjà (hausse des taux d’intérêt du Trésor, affaiblissement du dollar, forte volatilité des matières premières). Il est à craindre que les créanciers étrangers, notamment la Chine, décident de vendre une partie de leurs avoirs en obligations d’État, alors qu’ils détiennent une part importante de la dette publique américaine.

Sur le plan politique, la stratégie de Trump pourrait également se retourner contre lui. À l’approche des élections de mi-mandat de novembre 2026, une défaite du camp présidentiel est probable. Elle pourrait faire de lui un président affaibli pour le reste de son mandat.

Pour Luca Martina, les États-Unis s’éloignent des principes qui ont permis leur prospérité : liberté des échanges, prévisibilité du droit, marchés libres… Croire que l’Amérique retrouvera sa grandeur par le protectionnisme est une erreur. Il reste cependant un espoir : que les signaux envoyés par les marchés suffisent à infléchir la politique de Trump.

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