La Lituanie, petit pays de 2,8 millions d’habitants au bord de la Baltique, s’est illustrée en janvier dernier en décidant d’ouvrir une représentation diplomatique à Taiwan. En représailles, le gouvernement chinois a décidé de bloquer les exportations vers le pays. Le 1er avril, le gouvernement lituanien a renoncé au gaz russe, qui représente pourtant autour de 40% de ses importations de gaz. Il est le premier pays européen à couper les vannes avec la Russie. Il entend donner l’exemple aux autres pays européens et les encourager à se détacher de leur dépendance au pays de Vladimir Poutine. Cette ancienne république socialiste soviétique, qui fut la première à déclarer son indépendance en 1990, fait preuve d’un certain courage, voire d’une témérité qui manque à ses voisins européens.
La société gazière nationale a rassuré la population en annonçant avoir suffisamment de stocks pour l’hiver et a, en parallèle, demandé à importer du gaz depuis la Norvège. Déjà à suite de l’annexion de la Crimée, la Lituanie s’était lancée dans une politique de diversification de ses approvisionnements en gaz en construisant un terminal GNL (gaz naturel liquéfié) contrairement à l’Estonie et la Lettonie qui ont continué à dépendre à presque 100% de la Russie pour leur gaz. Néanmoins, l’exemple lituanien semble inspirer ses voisins baltes qui entendent, à l’instar de la Lettonie, se tourner vers d’autres fournisseurs et, comme l’Estonie, construire au plus vite un terminal méthanier. En outre, les pays baltes veulent se raccorder au réseau électrique européen car ils dépendent encore de la Russie pour leurs importations d’électricité. Finalement, cette crise aura permis de parachever l’indépendance des trois petites républiques baltes vis-à -vis du géant russe.
Leurs exemples, courageux, pourraient être une source d’inspiration pour tous les autres pays de l’UE.
3 commentaires
Bel exemple de patriotisme européen contrairement à d’autres donneurs de leçons patentés. Finalement ont peut remercier Poutine.
On peut rêver. Je n’en dis pas plus au risque d’être une nouvelle fois censuré !
Décidément, même si un petit pays a plus de liberté ou moins de contraintes qu’un grand pays, nous avons beaucoup à apprendre des anciens pays de l’Est tant méprisés par ceux de l’Ouest!