Au début du mois de février dernier, alors que le cheminement de la réforme des retraites n’en était qu’à son commencement, les estimations les plus sérieuses des mesures compensatoires accordées par le gouvernement aux syndicats et à ses adversaires politiques prévoyaient le rognage de 35 % des économies initiales.
A l’origine, le projet de loi devait rapporter 17,5 Mds€ et le déficit des retraites en 2030 atteindre 13,5 Mds€ : le gouvernement s’était donc laissé 4 Mds€ de marge de négociations.
Après un passage en commission mixte paritaire et l’adoption du 49.3, le chiffre des concessions a atteint 7 Mds€, ne permettant plus au texte d’ambitionner le retour à l’équilibre de la branche retraite de la Sécurité sociale.
Malgré une attitude plus mature et un débat plus apaisé qu’à l’Assemblée nationale, le Sénat y a grandement contribué en renonçant à s’attaquer à la clause du grand-père dans les cinq régimes spéciaux supprimés et en introduisant son fameux CDI senior, adopté à titre expérimental.
L’idée pouvait paraitre séduisante : réduire le coût du travail pour les plus âgés, favoriser leur embauche et alléger les couts sociaux afférents à cette classe d’âge. Pourtant, le cout faramineux de la mesure (800 M€) ne fait que contribuer au dérapage financier global de la loi, menaçant, par là même, sa cohérence et son équilibre.
Le fait qu’une clause de revoyure à l’automne 2027 ait également été votée ne doit donc rien au hasard : une nouvelle réforme des retraites est prévue à horizon 2028 mais elle concernera le prochain président de la République. Au fur et à mesure que les preuves de l’insoutenabilité du régime par répartition, eu égard au contexte démographique et à la chute de notre productivité notamment, s’accumulent, l’idée de l’insertion d’un pilier de capitalisation pourrait, dans l’idéal, faire lentement son chemin.
2 commentaires
17.5 milliards représentent 0.006 % des 3000 milliards de dette .Cette réforme égale beaucoup de bruit pour rien .
le plus gros poste de dépense de notre budget, c’est le social. Tant que l’on distribuera allègrement de l’argent que l’on a pas à des fins électoraliste, les perspectives pour l’avenir de la France sont plutôt sombres. Mention spéciale au président actuel: 2000 milliard de dettes à son arrivée, 3000 milliards à 4 ans de son départ