Dans un « Point de vue » intitulé « Les illusions de l’ultralibéralisme » et publié par le quotidien Le Monde (23/09), Sylvie Matelly, Directrice de recherche à l’IRIS (Institut de relations internationales et stratégiques), critique les politiques économiques « ultralibérales » de ces dernières années et les accusent d’être à l’origine de la crise économique actuelle.
Même l’endettement des Etats et leurs dépenses insensées seraient dus à l’ultralibéralisme. Pourtant, paradoxalement, l’auteur écrit : « Si l’on revient aux fondamentaux économiques, un pays libéral (ou ultra-libéral) serait un pays où l’Etat n’intervient que pour assurer la défense et la sécurité nationale, la justice et la mise en place des infrastructures nécessaires au bon fonctionnement de la société et de l’économie, au respect des règles. Ce type d’Etat n’existe, à ma connaissance, pas. » Nous sommes entièrement d’accord ! Mais alors, pourquoi faire le procès de quelqu’un ou de quelque chose qui n’existe même pas ? Pour justifier l’argent public que l’IRIS reçoit de l’Etat ? Il y a quelques années, le sociologue Pierre Bourdieu avait, lui aussi, accusé la « main invisible du marché » de tous les maux sur Terre. Si elle est invisible, comment Bourdieu savait-il qu’elle existait et comment pouvait-il la tenir pour coupable ?