Institut de Recherches Economiques et Fiscales

Faire un don

Nos ressources proviennent uniquement des dons privés !

Journal des Libertes
anglais
Accueil » La carte Vitale biométrique : la fausse bonne idée, très chère et sans apport pour la sécurité

La carte Vitale biométrique : la fausse bonne idée, très chère et sans apport pour la sécurité

par
1 351 vues

Votre carte bancaire est-elle biométrique ? Non.
Votre pharmacien a-t-il jamais regardé la photo de votre carte Vitale ? Non plus.

Pourtant Michel Barnier ou Jordan Bardella parlent de sécuriser la carte Vitale en la rendant carte biométrique. Quel serait l’intérêt d’une carte biométrique, puisqu’une carte bancaire voit transiter beaucoup plus d’argent sans biométrie, et puisque la photo, étape 0 de la biométrie, n’est déjà pas utilisée ?

La réalité est que le seul intérêt d’une carte biométrique est de faire gagner de l’argent aux prestataires qui fourniront les cartes ou les lecteurs.

D’un point de vue sécurité, toutes les transactions faites avec une carte Vitale remontent sur les serveurs de l’assurance maladie. Rien de plus facile pour une « intelligence artificielle » que de détecter les transactions abusives, notamment les achats à répétition.

Qui plus est votre pharmacien n’a pas de pouvoir de police. S’il s’aperçoit que le porteur n’est pas le propriétaire de la carte, que va-t-il faire ? Risquer que ce porteur aille dans la pharmacie d’en face dans le meilleur des cas, risquer une agression s’il s’agit d’un vrai trafic dans les cas plus graves ?
Ou juste s’entendre dire que le malade est malade, donc alité et n’a pas pu venir ?

En réalité, les enjeux sont ailleurs. La société Kapelse, qui fabrique [commercialise ?] les lecteurs de carte Vitale et propose aujourd’hui leur « télé mise à jour », à publié ses comptes : elle a une rentabilité exceptionnelle de 40%, très proche de celle de Microsoft et double de celle de LVMH !

Cette mise à jour était utile quand Internet existait peu, et que seules faisaient foi les données du patient qui sont dans la puce de votre carte Vitale. Il fallait donc pouvoir les mettre à jour à distance, dans les pharmacies notamment. Aujourd’hui les données du patient sont disponibles en ligne.

Il n’empêche que la Convention nationale des pharmaciens titulaires d’officine, signée en mars 2022, prévoit 1 000 € par an à verser aux pharmaciens pour la télémise à jour. Et comme souvent les tarifs des prestataires sont calqués sur la subvention ; le pharmacien touche la subvention de la main droite et la verse de la main gauche aux prestataires, qui n’ont pas intérêt à trop de concurrence.

On comprend que ces prestataires ne veuillent pas perdre cette manne et inventent la carte biométrique quand le GIE Sesam Vitale, à raison, déploie l’e-carte Vitale sur le téléphone.

Voilà donc deux économies simples pour notre budget : tuer dans l’œuf l’idée de la carte biométrique, et supprimer la mise à jour de la carte Vitale, à commencer par « l’Incitation à la mise à jour des données inscrites en carte Vitale » de la Convention nationale des pharmaciens.

Une fois que ce sera fait, regardons de près pourquoi tous les lecteurs de carte Vitale ne sont pas des modèles simples, sans clavier, à 20 €. On peut trouver des explications, mais guère de bonne raison.

Au total, on parle d’économies pour la santé qui vont de 50 à plus de 100 M€ par an.

Si les assurances sociales étaient privatisées et mises en concurrence, elles auraient sans doute mieux géré cette problématique depuis longtemps.

Abonnez-vous à la Lettre des libertés !

Laissez un commentaire

4 commentaires

JC 25 octobre 2024 - 9:14 am

La fraude sociale est surtout favorisée par deux décisions de l’Etat :
a) le tiers-payant qui fait qu’on reçoit les médicaments et les soins sans les payer, alors que si on les payait avant de se faire rembourser, l’assuré lui-même participerait à la lutte contre la fraude
b) la CNIL qui interdit les croisements de fichiers, alors que ce serait une source facile, car automatique, de vérification. L’IA serait également une source de contrôle automatique, qui aiderait les guichets sociaux.
Et puis, des assurances maladie privées, gérées par les mutuelles seraient plus soucieuses de protéger leurs finances, alors que « la Sécu » aux mains de fonctionnaires progressistes voit dans la fraude une aide supplémentaire aux pauvres et au tiers-monde.

Répondre
SAIRAISON 25 octobre 2024 - 10:13 am

Vous mentionner des économies de 50 à 100 millions d’euros par ans si les assurances Sociales étaient Privatisées je ne voie pas la raison qui empêcherait la Sécurité dite Sociale de faire la même économie chaque année avec comme avantage de non concurrence qui pour le priver a un Cout publicitaire.

Répondre
Nicolas Lecaussin 25 octobre 2024 - 10:37 am

pourquoi faire des économies quand un a le monopole

Répondre
reydellet 25 octobre 2024 - 1:01 pm

« La réalité est que le seul intérêt d’une carte biométrique est de faire gagner de l’argent aux prestataires qui fourniront les cartes ou les lecteurs. »

Non ! Il suffit d’écouter les médecins pour se rendre compte de l’étendue de la fraude à la carte vitale : la même carte sert souvent à plusieurs personnes, sans qu’il soit possible de le vérifier, la photographie étant insuffisante. Cette pratique est très répandue dans certaines communautés. Je ne sais pas quel est le coût de cette carte, mais si l’identification biométrique est efficace, elle est susceptible de produire de grosses économies.

Répondre