EDF vient de protester contre les réglementations françaises du prix de l’énergie, qui auraient fait chuter ses bénéfices de 39 % en 2008 (de 4.38 Mds d’euros à 3.4 Mds) malgré les nombreux investissements faits par l’entreprise à l’étranger. Les dirigeants d’EDF s’en prennent ainsi à leur principal actionnaire, puisque l’Etat français détient encore presque les trois quarts de l’entreprise !
En réalité, il est faux de dire que les prix fixés par l’Etat sont moins élevés qu’ailleurs. Les statistiques d’Eurostat montrent que les prix pratiques par l’entreprise français sont plus élevés qu’en Grande-Bretagne, Autriche, Espagne, voire Italie. Seuls, les pays nordiques pratiquent des tarifs supérieurs.
De plus, la direction d’EDF a oublié de préciser que les dettes de l’entreprise sont en très forte hausse : de 16.3 Mds d’euros en 2007 à 24.5 Mds en 2008 : 8 fois les bénéfices ! Quelle entreprise privée pourrait survivre avec une telle dette ?
De façon plus générale : où passe l’argent d’EDF? Au lieu de se préoccuper de la santé financière de l’entreprise ou bien de l’enterrement de lignes électriques qui enlaidissent les paysages français et dont les réparations coûtent des centaines de millions à chaque tempête, l’Etat et la direction ont préféré accorder de plus en plus de privilèges (retraite, temps de travail, salaires, congés, etc.) à leurs agents, d’ailleurs peu reconnaissants.