Kamala Harris et Joe Biden n’aiment pas les libertés. Il s’agit de libertés économiques – la candidate démocrate vient de faire, lors d’un meeting, un long plaidoyer en faveur du protectionnisme –mais aussi scolaires. « I am not a charter-school fan » a dit Joe Biden lors de la campagne électorale de 2020. Selon le Wall Street Journal, Kamala Harris n’a pas (encore) dit la même chose mais elle a affirmé soutenir à fond les syndicats d’enseignants qui s’opposent aux « charter schools », ces écoles qui reçoivent des fonds publics mais peuvent être gérées par des organismes privés, bénéficiant d’une très large autonomie et d’une grande flexibilité dans le recrutement et la gestion des enseignants.
Dans de nombreux Etats américains, les parents peuvent librement choisir ce genre d’école pour leurs enfants. La position de Harris pourrait avoir de lourdes conséquences sur le vote des minorités américaines, qu’elle dit vouloir défendre, car elles y sont largement favorables : à 77% selon un récent sondage, dont 80 % des Noirs et 71 % des Hispaniques. Dans une étude publiée l’année dernière, des chercheurs de l’université de Stanford ont évalué les performances des élèves de 6 200 « charter schools » dans 29 États entre 2014 et 2019. Leurs résultats dépassaient en moyenne ceux des écoles publiques traditionnelles. De plus, la progression scolaire des élèves appartenant à des minorités à faible revenu y était beaucoup plus rapide. D’où leur succès : ces cinq dernières années, le nombre d’élèves dans ces écoles a augmenté de 300 000 alors que les écoles publiques classiques en ont perdu. Contrairement à ce que pense la gauche, les parents issus des minorités et à petits revenus ne méprisent ni la concurrence ni la liberté de choisir. Ils veulent simplement que leurs enfants bénéficient d’un enseignement de qualité.
2 commentaires
En lisant votre article je me suis dit qu’il collait parfaitement à la France. Des Kamala Harris existent en quantité dans les partis de gauche. En fait, ceux-ci se fichent des enfants des autres, car eux, très souvent mettent leur progéniture dans des établissements privés, seul leur dogmatisme les guident.
Je passe mon temps à expliquer à mes amis enseignants consciencieux et navrés par la baisse du niveau qu’il faut dépasser la querelle public-privé, ne pas s’inquiéter d’une décentralisation etc. Mais les syndicats d’enseignants leur répètent que tout cela va à l’encontre de « l’égalité républicaine » et expliquent la baisse de niveau par le manque de moyens…