Le député socialiste Jérôme Guedj est prétendument un spécialiste des retraites. Pourtant, il n’a aucune idée pour réformer un système par répartition en déliquescence.
Jérôme Guedj était l’invité de La grande interview de Sonia Mabrouk sur CNews. Présenté comme le « Monsieur Retraites » du Parti socialiste, on pouvait (naïvement) s’attendre à ce qu’il développe un programme de réforme de notre système de retraites par répartition, à tout le moins qu’il énonce quelques propositions en ce sens. En réalité, ses paroles ont témoigné du néant sidéral de la gauche sur les questions économiques et sociales. Nous synthétiserons l’entretien avec sa traduction du langage socialiste en français.
Précisons d’emblée que, pourfendeur de l’antisémitisme à l’extrême gauche, policé dans ses propos, le député socialiste ne nous est nullement antipathique, mais là n’est pas la question.
Jérôme Guedj a d’abord plaidé en faveur de la « suspension » de la réforme des retraites. Sonia Mabrouk, qui ne l’a pas ménagé, lui demande immédiatement comment sera financé le coût de la « suspension ». « Il y a des pistes de financement alternatives », « pas forcément plus d’impôts ». Le député propose de mobiliser le Fonds de réserve pour les retraites, créé sous Lionel Jospin en 2001, et qui disposerait de 21 ou 22 milliards d’euros de réserves. Il suffirait de prélever « 3, 5 ou 8 milliards » (on relèvera déjà l’imprécision des chiffres, du simple au triple), ce qui serait indolore pour le budget des ménages. Traduction : le Fonds ayant été mis en place pour participer au financement des retraites, il faudrait le siphonner. Une proposition courageuse et qui démontre combien les socialistes se préoccupent du long terme…
Quant à la méthode, Jérôme Guedj croit « au dialogue entre les partenaires sociaux », lesquels « n’ont pas été suffisamment consultés ». Traduction : On va discuter d’une réforme avec les syndicats de salariés dits représentatifs au niveau national qui ne veulent d’aucune réforme, puisqu’ils s’opposent à la retraite par capitalisation et (sauf la CFDT) au système de retraite par points.
Sonia Mabrouk, toujours pugnace, interroge le député sur les sources de réduction des déficits et de la dépense publics. Réaction immédiate : « Mais alors, allons-y ! De quelle dépense publique souhaitez-vous que nous la réduisions ? » Et Jérôme Guedj de citer la police, la justice, l’hôpital qui ne sauraient être concernés. Traduction : pour un socialiste, aucune réduction des dépenses publiques n’est envisageable ; d’ailleurs, pour un néo-keynésien, une dépense publique permet de faire tourner l’économie ; et il est impensable de s’en remettre au secteur privé, les écoles et les hôpitaux ne pouvant décemment être que publics.
Tout de même, ajoute Sonia Mabrouk, et cette liste d’organismes d’État dépensiers ? « Evidemment, nous sommes prêts à faire des économies », concède Jérôme Guedj, qui ici se distingue d’un Insoumis ; « L’efficacité de la dépense budgétaire, il faut toujours la questionner ». Mais, il enchaîne : « Il faut se poser la question de la justice fiscale », en visant la « suroptimisation fiscale », les « dividendes qui explosent ». Traduction : plus de dépenses publiques, plus d’impôts sur les « riches », officiellement du moins.
Le député a enfin appelé à « ramener des victoires à la maison » en pesant sur le gouvernement. Il a rappelé que les socialistes s’étaient opposés au « déremboursement des médicaments » et, a-t-il osé, au « jour de carence parce que ça pénalise la qualité du travail ». Sonia Mabrouk a traduit d’elle-même avec ironie : « Il n’y a plus de source d’économies du tout. On est à l’os »…
9 commentaires
affligeant, même dans l’hôpital il y a des sources d’économies, sans toucher aux soins, juste sur les administratifs…a quoi sert l’informatique depuis 40 ans si c’est pour avoir toujours plus de bureaucratie. Idem dans l’éducation, payons mieux ceux qui sont devant les élèves, et baissons la rémunération des chargés de bureaucratie, il y aura plus de volontaires pour le vrai métier, d’enseignant qui est d’enseigner. Et une fois que l’on a financé les 5-6 secteurs régaliens: Santé, éducation, police, justice, armée, coupons les vivres aux autres secteurs. Le sport, pourquoi l’Etat s’en occupe? La culture, pourquoi l’Etat s’en occupe? le logement, les transports, idem….que les gens s’assument. Ras le bol! L’informatique à explos’ en 40 ans, comme le nombre de fonctionnaires, comme le nombre de normes et de lois et tout marche moins bien…. 3 fois moins d’agriculteurs qu’il y a 40 ans, et deux fois plus de fonctionnaires au ministère, alors même que c’est gérer par l’Europe, chercher l’erreur!
J’adhére totalement a vos commentaires
L’éducation Nationale ? Des économies il y en a sûrement. 12 millions au total d’élèves et étudiants, et 1 million d’employés à l’éducation nationale, soit un pour 12 étudiants ; comment se fait-il qu’il y ait des classes de 30 à 35 élèves ? Que font ceux qui n’enseignent pas ? Une enquête découvrirait probablement qu’ils sont tous électeurs du PS, donc pas question d’y toucher.
1 million d’employé, et un délégué syndical pour combien d’employé? ceux là font du syndicalisme, voir de la politique, et ne sont pas devant les élèves
Pourquoi ne suis je pas étonné ?
Les socialistes nous ont prouvé que seule la dépense et la ponction des revenus de ceux qui travaillent, quelque soient leurs statuts, est leur seul mantra.
S’il n’a aucune idée c’est qu’il n’a rien compris au mécanisme de la retraite par répartition… mais ce n’est pas le seul!
” on va discuter d’une réforme avec les syndicats de salariés dits représentatifs au niveau national qui ne veulent d’aucune réforme puisqu’ils s’opposent a la retraite par capitalisation et au systéme de retraite par points ( sauf CFDT) ”
– syndicats représentatifs ? lesquels ? la CGT / FO / CFDT représente un faible % du total salariés , mais sont Oups COMPTATIBLES pour les votes a gauche .
– la retraite par capitalisation existe déja mais est uniquement autorisée pour la Fonction Publique : les syndicats (qui l’interdisent pour le reste de la population pour des motifs idéologiques ) admettent ce fait mais dans le méme temps ils évoquent l’impossibilité pour les agents de la FPublique de financer ce systéme du a leur faible rémunération ( toujours des excuses et motifs de gauche )
On est ” mal barré ” , ca bloque de partout surtout a GOOOche . 45milliards € empruntés chaque année seraient plus productifs dans l’investissement , la recherche etc …..sur le long terme .
La meilleure solution : Un Référendum ; au moins les salariés du Privé ( 21 millions ) / indépendants / artisans / commercants pourront s’exprimer au lieu de subir les ponctions sur leurs caisses de retraite et complémentaires pour assainir celle de la FPublique (mal gérée ) .
La grande obsession des socialistes et consorts : taxez plus le capital (dividendes). Là où c’est justement dit dans l’article : chez ces politiques de gauche c’est le néant en terme de connaissances économiques et financières. Et pourtant un raisonnement d’un niveau basique devrait leur effleurer l’esprit (ce qui est un minimum) : sans capital pas d’entreprises, pas d’emplois donc pas de recettes fiscales pour nourrir l’hydre étatique si friand “de ce bon argent” du contribuable. Ces gens là sont hallucinants d’indigence intellectuelle…
Décidemment, seule une situation de crise immédiate avec risque de mort peut amener les forces en présence à accepter l’inexorable. Les Français sont collés dans leur cocon par leurs propres sécrétions, et seule une inondation ou un incendie les fera sortir de leur trou.