Le 6 juin 1944 des dizaines de milliers de soldats américains, anglais, canadiens, australiens, français… débarquaient en Normandie pour se battre jusqu’à la victoire finale contre l’Allemagne nazie. Ils ont libéré la France et la moitié de l’Europe. L’autre moitié, elle, n’a pas été libérée mais occupée par les Soviétiques qui allaient imposer des dictatures communistes jusqu’en 1989. Le sacrifice de ces soldats mérite ô combien que l’on n’oublie jamais les erreurs que peuvent faire les démocraties en sous-estimant les dictatures. Comme le rappelle avec une grande justesse l’éditorial du Wall Street Journal, « l’Angleterre, la France et les Etats-Unis s’étaient endormies pendant les années 1930. Les isolationnistes dominaient le Congrès américain, en particulier le Parti républicain qui a ignoré la montée en puissance d’Hitler et du général Tojo en votant les Lois sur la neutralité américaine (Neutrality Acts). Le résultat de cet aveuglement a été Pearl Harbor ». Il aura fallu ensuite des années pour s’armer, débarquer et attaquer l’Allemagne et le Japon.
Sommes-nous en train de faire les mêmes erreurs ? Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, les démocraties occidentales ont connu une prospérité sans précédent, ils ont privilégié l’Etat providence et ont négligé les dépenses militaires. La guerre en Ukraine a réveillé certaines nations mais d’autres continuent à faire semblant de ne pas voir les dangers que peuvent constituer la Russie, la Chine, l’Iran et autres régimes dictatoriaux. Nos démocraties sont une nouvelle fois en danger et notre devoir est de montrer à ceux qui sont tombés en 1944 que leur sacrifice n’a pas été vain.