Lundi 11 mars, le Sipri (Stockholm International Peace Research Institute) a publié un rapport mesurant, pour l’ensemble de la période 2019-2023, la valeur des armes exportées par les différents pays dans le monde.
Sans surprise, les États-Unis continuent de s’y tailler la part du lion, leur poids dans les exportations mondiales grimpant de 34 à 42 % si on les compare avec les chiffres de la période précédente, entre 2014 et 2018, notamment du fait de la guerre en Ukraine. Kiev est, en effet, devenu le quatrième importateur d’armes mondial et a tiré la demande européenne qui a augmenté de 94 % entre les deux années mentionnées dans l’étude.
La France, en revanche, a ravi la deuxième place à la Russie, grâce, notamment, à une hausse de 47 % de la valeur des armes tricolores vendues à l’étranger, lui permettant de concentrer 11 % du commerce international en la matière. Le succès du Rafale auprès de nos principaux partenaires, l’Inde, l’Égypte et le Qatar, a ainsi permis de faire oublier les déboires du char Leclerc, dont à ce jour, les Émirats Arabes Unis demeurent le seul acheteur.
Les exportations militaires russes ont, quant à elles, chuté de 53 %, victimes des « besoins internes » de la Fédération, mais aussi de la réduction du nombre de ses clients, de 32 à 11 pays. La Chine notamment, qui, avec 5,8 % du marché mondial, occupe la troisième place, réduit peu à peu ses importations en provenance de Moscou pour fabriquer ses propres systèmes d’armes. Elle demeure cependant son plus gros client.
La défense, avec le luxe et l’aéronautique par exemple, reste un secteur-force de l’industrie hexagonale, permettant d’atténuer les piètres performances de l’automobile ou de la métallurgie. Cela n’est pas suffisant pour rétablir l’équilibre de notre balance commerciale, mais les industries de ce secteur restent un atout indeniable pour notre souveraineté. Elles prouvent aussi qu’elles sont capables de fonctionner même après des années de commande publique atone.
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S’agit-il des exportations d’armes réellement payées par l’acheteur ou également des « cadeaux » offerts?