Les résultats des élections européennes étaient prévisibles. Pas la dissolution décidée par Emmanuel Macron. Les électeurs européens ont choisi de voter surtout pour des partis de droite, tous n’étant pas eurosceptiques. D’ailleurs, même le Rassemblement National, le grand gagnant en France, a depuis longtemps changé sa position, il n’est plus question du Frexit (ses défenseurs, Asselineau et Philippot ont obtenu, respectivement, 1% et 0.93 % des voix), ni de la sortie de l’euro. Il suit en cela le parti de la Première ministre italienne Giorgia Meloni, qui s’est transformé en un parti européen et atlantiste qui soutient très fortement l’Ukraine. Aux Pays-Bas, les électeurs néerlandais ont même préféré de justesse le parti européen de centre-gauche au parti de Geert Wilders, après avoir offert à ce populiste une large victoire en novembre dernier.
Ceux qui ont voté dimanche veulent une autre chose. Ils veulent une Europe qui les représente mieux, une Union qui soit à leur service et non pas au service d’idéologies ou de causes qu’ils n’approuvent pas. Ils veulent des dirigeants qui fassent preuve d’efficacité, en particulier dans la lutte contre l’immigration. Ils veulent une Europe capable de résoudre rapidement les problèmes de ses habitants, et pas de leur en créer d’inutiles avec une bureaucratie hors contrôle. Ils veulent un gouvernement européen plus souple, moins dirigiste, attentif certes à l’avenir de notre monde mais sans donner systématiquement dans tous les panneaux des excès écologistes. Les partis écologistes ont d’ailleurs été parmi les plus grands perdants de ces élections et Bruxelles devrait comprendre qu’imposer depuis des années des normes environnementales coûteuses et contraignantes, c’est en grande partie ce qui a rendu l’Europe de plus en plus impopulaire.
L’incontestable gagnant des élections est le Parti populaire européen (PPE), la coalition de partis nationaux de centre-droit comme l’Union chrétienne-démocrate allemande et le Parti populaire espagnol. C’est à ses membres que revient la tâche de réconcilier le continent avec ses habitants, de faire de l’Europe ce qu’elle devrait être : un espace de création de richesses, d’innovation et de libertés, de libre-échange et de sécurité.