La contestation s’est poursuivie mardi en Turquie, six jours après le déclenchement d’une vaste fronde déclenchée par l’arrestation du maire d’Istanbul Ekrem Imamoglu, principal rival du président Recep Tayyip Erdogan. Les autorités ont annoncé qu’un total de 1.418 personnes avaient été arrêtées à ce stade pour avoir pris part à des rassemblements interdits par les autorités,
Un tribunal d’Istanbul a ordonné aussi le placement en détention provisoire de sept journalistes turcs, dont un photographe de l’Agence France-Presse, accusés de participation à des rassemblements illégaux. Le photographe de l’AFP, Yasin Akgül, a fait valoir lors de sa garde à vue qu’il n’avait fait que couvrir la manifestation. Face à la contestation qui se poursuit, le gouvernorat d’Ankara, la capitale, a prolongé mardi jusqu’au 1er avril inclus une interdiction de manifester. Les autorités ont pris une décision similaire à Izmir, troisième ville du pays et bastion de l’opposition, jusqu’au 29 mars. Une même interdiction est en vigueur depuis six jours à Istanbul, où plusieurs dizaines de milliers de personnes l’ont de nouveau bravée lundi soir pour converger vers le siège de la municipalité. Tout indique que le régime turc, fort de sa conviction que ses partenaires occidentaux, source d’investissements et de financements, ont trop besoin de lui en ce moment en Syrie et en Ukraine, compte s’attaquer de plus belle à l’Etat de droit, à coup d’arrestations arbitraires, de restrictions sur les réseaux sociaux et d’atteintes à la liberté de la presse face à cette contestation d’une ampleur sans précédent depuis le mouvement de Gezi, parti de la place Taksim d’Istanbul, en 2013.
3 commentaires
Quand je pense que certains envisageaient l’entrée de la Turque dans l’Europe…..
Un dictateur de plus mais là silence de Macron et de l’UE pourtant prompts à donner des leçons.
La question est le pouvoir en place pourra t il se maintenir par la force ? A moins que la contestation se montre la plus forte.