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Trump affirme préparer une rencontre avec Poutine, le dirigeant qui n’a jamais respecté un accord

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Le président élu américain Donald Trump a affirmé jeudi qu’il était en train de préparer une rencontre avec le président russe Vladimir Poutine pour “en finir” avec la guerre en Ukraine. “Il veut qu’on se rencontre, et nous sommes en train d’organiser ça”, a déclaré M. Trump avant une réunion avec des gouverneurs républicains dans sa résidence de Mar-a-Lago à Palm Beach, en Floride

Lors de sa séance annuelle de questions-réponses télévisée, le 19 décembre, M. Poutine s’était dit prêt à rencontrer M. Trump “à n’importe quel moment”. Le Kremlin a salué positivement la déclaration de Donald Trump, vendredi après-midi. Donald Trump, qui prendra ses fonctions le 20 janvier, a promis lors de sa campagne électorale de mettre un terme “en 24 heures” à la guerre en Ukraine, et a déjà appelé à un “cessez-le-feu immédiat” et à des pourparlers.

L’initiative de Trump peut paraître absurde, car elle revient à « récompenser » en quelque sorte, par une rencontre prestigieuse le responsable de l’invasion de son voisin pacifique au prix de crimes de guerre qui lui valent d’ailleurs d’être inculpé par la Cour pénale internationale. On peut, certes, alléguer que pour faire la paix il faut bien discuter avec son ennemi, sauf à chercher une reddition après défaites militaire sans discussions. Et, dans ce cadre, peut être qu’une rencontre entre les deux présidents permettrait de révéler le manque de volonté du Kremlin d’aboutir à la paix, ouvrant la voix, du coup, à un armement massif de Kiev par Washington, conformément à ce qu’avait théorisé en avril dernier le conseiller pour l’Ukraine de Donald Trump, Keith Kellog ; volonté sincère de Moscou d’un règlement, ou alors aide maximale à l’Ukraine pour qu’elle l’emporte. Le risque étant que le Kremlin, expert en manipulation et qui témoigne du « superbe dédain » envers la vérité des dirigeants russes décrite par l’écrivain Joseph Conrad au XIXème siècle, ne roule dans la farine un Donald Trump dont la vantardise est un talon d’Achille manifeste. Se souvenir que Donald Trump s’était gargarisé d’avoir serré la main de Kim Jong Un sur la ligne démilitarisée entre les deux Corées en 2019 et que cela n’avait nullement empêché Pyongyang de se lancer dans une surenchère de postures agressives vis-à-vis de Séoul et d’accélérer son programme nucléaire…

En outre, quand bien même le Kremlin chercherait sincèrement un cessez-le-feu, il faut se souvenir qu’il n’a respecté durablement aucun des accords qu’il a pu passer dans sa vie, que ce soit sur le plan intérieur, comme à l’international. Parmi la dizaine de traités qu’il a déchirés, rappelons celui dit mémorandum de Budapest par lequel l’Ukraine avait livré à la Russie les armes nucléaires héritées de l’URSS en échange de garanties sur ses frontières. En envahissant l’Ukraine, le Kremlin avait excipé de ce que ce traité n’était plus valable car le régime ukrainien était devenu « extrémiste ». En outre, tout accord avec le Kremlin devrait comporter des garanties occidentales de sécurité pour Kiev, sauf à laisser la porte ouverte à une guerre d’Ukraine 2.0 dès que la Russie aurait repris son souffle. Pour autant d’ailleurs que valent quelque chose  les garanties des pays occidentaux toujours pusillanimes.

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