Nouvelle illustration des étranges inclinations des organismes publics à se planter sur le plan informatique, le site du fisc, “Gérer mes biens immobiliers”, déjà dans le viseur de la Cour des comptes après des erreurs dans la collecte de la taxe d’habitation, a été pointé du doigt mercredi par un syndicat pour un autre couac, sur les taxes d’urbanisme cette fois. Selon les calculs du syndicat Solidaires Finances publiques, au moins 635 millions d’euros supplémentaires de taxes d’urbanisme, qui doivent revenir aux collectivités territoriales, auraient dû être facturés par le fisc depuis fin 2022.
Les taxes d’urbanisme – pour l’essentiel la taxe d’aménagement – sont dues lors de la construction ou l’agrandissement de bâtiments, et reversées aux collectivités pour financer leurs équipements publics. Le fisc est censé se baser sur les déclarations des contribuables sur l’application “Gérer mes biens immobiliers (GMBI)”, mais le calcul automatique des taxes d’urbanisme par GMBI ne fonctionne pas, et la grande majorité des taxes n’ont pu être réclamées.