Marco Rubio et Steve Witkoff à Paris pour parler surtout de l’Ukraine

Le secrétaire d’Etat américain, Marco Rubio, et l’émissaire sur l’Ukraine de Donald Trump, Steve Witkoff, rencontreront demain à Paris le président Macron pour discuter notamment de l’Ukraine. Les divergences sont béantes entre l’Europe, unie dans son soutien à Kiev face à l’agression russe, même si certaines différences se font entendre parmi les grands pays européens sur le montant et le type d’aide militaire à apporter, et l’administration Trump. Cette dernière multiplie les messages inquiétants, puisqu’elle a mis son veto à une résolution du G7 condamnant le raid russe sur la ville de Soumy qui a tué dimanche une trentaine de civils. La Maison-Blanche a aussi annoncé mardi qu’elle refusait de vendre des batteries de missiles antimissiles destinées à protéger les villes ukrainiennes contre les tirs russes, au motif que cela prolongerait la guerre, en clair il s’agit de pousser l’Ukraine à la reddition. Toutefois, Washington a prolongé d’un an les sanctions économiques contre la Russie.

Le président français et son ministre des affaires étrangères, Jean Noël Barrot, vont essayer de convaincre leurs interlocuteurs de la nécessité absolue d’aider l’Ukraine en raison des enjeux sécuritaires non seulement pour l’Europe, puisque le risque est considérable que Vladimir Poutine attaque ensuite un autre pays européen, mais aussi pour les Etats-Unis, voire le monde entier ; une victoire russe constituerait une jurisprudence inquiétante selon laquelle un pays non nucléaire pourrait se faire démanteler par une puissance nucléaire sans que ses alliés n’osent venir vraiment à son secours. Emmanuel Macron et son ministre ne devraient pas avoir trop de mal auprès de Marco Rubio, qui se défie depuis longtemps du Kremlin, mais beaucoup plus avec Steve Witkoff, dont les positions sont extrêmement complaisantes, comme celles de son patron, envers Vladimir Poutine.