Les eurodéputés conservateurs du PPE, premier groupe au Parlement européen, ont réclamé mercredi un assouplissement de l’interdiction des voitures neuves équipées de moteurs thermiques dans l’UE à partir de 2035, invoquant les difficultés du secteur automobile. Interdiction qui constituerait aussi un cadeau gigantesque à l’industrie chinoise, poserait des problèmes graves de mise en place d’infrastructures de recharge et, surtout, s’inscrirait dans un contexte de « tout électrique » pour les transports qui ne semble pas viable, notamment par la demande exponentielle de cuivre et métaux rares qu’elle impliquerait.
La droite avait promis avant les élections européennes de juin qu’elle demanderait une révision de cette mesure centrale du plan climat des Vingt-Sept. Le PPE est dominé par la CDU allemande. La défense de l’industrie automobile apparaît comme un thème porteur alors que la filière a annoncé des milliers de suppressions d’emplois ces derniers mois. Les plans sociaux concernent des constructeurs emblématiques comme Volkswagen ou Ford, mais aussi des fournisseurs comme Bosch, Valeo, Schaeffler ou Michelin. Le PPE défend « une approche réaliste » de la transition verte, a affirmé l’eurodéputé allemand Jens Gieseke, en présentant à Bruxelles la stratégie de son groupe « pour sauver l’industrie automobile européenne » et ses quelque 14 millions d’emplois.
Les constructeurs européens ont investi lourdement dans le développement de voitures électriques, mais ils peinent à écouler leur production. Les tarifs de ces véhicules restent prohibitifs pour de nombreux automobilistes, et les rivaux américain (Tesla) et chinois, en avance sur ce créneau, leur prennent des parts de marché.