Le Brexit ne fait plus recette

Moins de trois Britanniques sur dix estiment que le Brexit a finalement été une bonne chose, selon un sondage publié mercredi, cinq ans après le départ officiel du Royaume-Uni de l’UE, et une majorité d’entre eux souhaite voir leur pays revenir dans l’Union. Lors du référendum de 2016, 52% des Britanniques avaient voté en faveur du Brexit. Mais quatre ans après le départ effectif du Royaume-Uni d’une Union européenne pourtant fort peu séduisante dans sa version actuelle, avec de larges abandons de souveraineté au profit d’une bureaucratie pratiquant l’écologie punitive, seulement 30% des Britanniques affirment que le pays a bien fait de voter en faveur du Brexit, selon un sondage YouGov réalisé auprès de 2.225 personnes et publié ce mercredi. Un plus bas historique.

Parmi les Britanniques qui avaient voté pour le Brexit, une personne sur six (18%) estime que quitter l’Union était une erreur. Et seulement 11% des personnes interrogées estiment que le Brexit a été un franc succès. La plupart des Britanniques (55%) sont favorables à un retour dans l’UE, y compris 20% des électeurs qui avaient voté pour le Brexit. Parmi eux, 39% des personnes interrogées soutiennent “fortement” ce retour dans l’UE.

Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, qui avait voté en faveur du maintien dans l’UE en 2016, a cependant rejeté tout retour au sein de l’Union afin de ne pas revenir sur une décision souveraine du peuple britannique il y a neuf ans (chanceux Britanniques, malgré tout, qui ont l’occasion de s’exprimer directement sur des sujets existentiels) et parce que le retour éventuel semble techniquement très difficile, voire se ferait dans des conditions épouvantables, les Vingt-sept faisant payer à Londres son départ.

Parallèlement, à propos du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et choisir leurs alliances, ou rattachement souverain, selon un sondage réalisé par l’agence Verian pour le quotidien Berlingske, quelque 85% des Groenlandais répondent “non” à la question de quitter le royaume danois – qui inclut aussi les îles Féroé – pour faire partie des Etats-Unis. Seuls 6% des 57.000 habitants y sont favorables, et 9% sont indécis. Ce qui semble pouvoir sonner le glas des appétits de Donald Trump car on voit mal l’armée américaine piétiner ainsi non seulement le droit international mais aussi la volonté quasi unanime d’un peuple, avec risque d’attentats, certes par températures polaires, contre d’éventuelles troupes d’occupation.