Les dirigeants des Vingt-Sept devaient se mettre d’accord pour soutenir un second mandat d’Ursula von der Leyen à la tête de la Commission européenne, à trois jours des élections françaises où le parti Renaissance au pouvoir censé être le plus favorable à l’intégration européenne est menacé d’une déroute. Les « top jobs » européens ont été répartis suivant un accord conclu mardi entre six dirigeants européens –dont le Français Emmanuel Macron et l’Allemand Olaf Scholz– appartenant à la « grande coalition » de la droite, des sociaux-démocrates et des centristes.
Le socialiste portugais Antonio Costa a été porté à la tête du Conseil européen et la libérale Kaja Kallas, Première ministre estonienne, désignée cheffe de la diplomatie, une décision importante, puisqu’elle incarne une détermination sans faille face à la Russie en Ukraine. La chef du gouvernement italien, la nationaliste Giorgia Meloni dont on pouvait penser qu’elle aurait une voix déterminante, a été laissée à l’écart des négociations entre les trois groupes politiques et a dénoncé les agissements d’une « oligarchie ». Le groupe ECR de Mme Meloni a ravi la troisième place à la famille centriste d’Emmanuel Macron au Parlement européen. Si elle est effectivement choisie par les dirigeants, Ursula von der Leyen devra encore être adoubée par une majorité absolue de 361 eurodéputés.
Le sommet à Bruxelles est aussi l’occasion de signer avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui a fait le déplacement à Bruxelles, un accord sur les « engagements de sécurité » de l’UE à l’égard de Kiev. Le président ukrainien s’est dit au passage convaincu que le soutien de la France à son pays ne faiblira pas même en cas d’arrivée au pouvoir du Rassemblement national.