La Chine s’est engagée jeudi à augmenter le déficit budgétaire, à émettre davantage de dette publique et à assouplir sa politique monétaire en 2025 afin de maintenir un taux de croissance économique stable, alors qu’elle se prépare à de nouvelles tensions commerciales avec les États-Unis.
Ces engagements rapportés par les médias d’État, ont été faits durant la réunion annuelle des principaux dirigeants du pays, connue sous le nom de la Conférence centrale sur le travail économique (CEWC), qui s’est tenue mercredi et jeudi. Cette réunion intervient alors que la deuxième économie mondiale est confrontée aux difficultés du marché immobilier, à une faible confiance des consommateurs et à l’endettement élevé des collectivités locales.
Cela a mis en évidence sa trop grande dépendance à l’égard des exportations dans un contexte commercial mondial de plus en plus tendu, alors que le président américain élu Donald Trump menace d’une augmentation des droits de douane à son retour à la Maison blanche le mois prochain.
Lundi, les dirigeants du parti communiste chinois ont émis la déclaration la plus pessimiste en plus d’une décennie, a rapporté l’agence Chine nouvelle. Le Politburo chinois plaidait pour une politique monétaire plus souple, un changement de ton suggérant que Pékin pourrait faire davantage pour soutenir son économie. “Il est nécessaire de mettre en oeuvre une politique budgétaire plus active, d’augmenter le ratio de déficit budgétaire, d’accroître l’émission d’obligations spéciales du Trésor à très long terme et d’augmenter l’émission et l’utilisation d’obligations spéciales des gouvernements locaux”, indique le résumé de la CEWC.
4 commentaires
En France on se lamente de notre déficit budgétaire, et là-bas ils envisagent d’augmenter le leur ?
Dans les années fin 80 et 90, le Japon était à la fois l’épouvantail et le modèle industriel du monde, grâce aux performances de son industrie et à la motivation de ses producteurs assoiffés de performance et de développement, à tous les niveaux, depuis l’ouuvrier jusqu’au chef d’entreprise. Aujourd’hui, les Japonais ont vieilli, ils veulent une vie personnelle meilleure, plus de vacances et le Japon est devenu un pays parmi les plus performants mais sans leadership particulier. La Chine a pris sa place et elle est au top des pays industrialisés, les Chinois travaillent beaucoup et nous inondent de leur production, en partie grâce aussi à leur démographie. Mais ils prendront le même chemin et dans un futur plus ou moins proche, commenceront à privilégier d’autres valeurs plus personnelles et enrichissantes que l’addiction, volontaire ou non, au travail exclusif. Qui prendra alors la tête de la production ? Les paris sont ouverts, avec peut-être l’Inde en bonne candidate.
Quant à la France, elle est en bonne place pour briguer la lanterne rouge : l’industrie en berne, les revendications pour les 32 heures et la retraite précoce comme priorités, plus d’argent faussement gratuit pour vivre mieux et travailler moins, etc..
On peut terminer par une plaisanterie et une question sérieuse : dans 20 ans, il n’y aura plus en France que des fonctionnaires, des retraités, des allocataires, des chômeurs et des écologistes. On importera tous les produits de Chine ou d’ailleurs et la bouffe du Mercosur. Qui paiera les factures ? Qui fera vivre tout ce beau monde ?
1929… 2029. On se prépare à fêter un bel anniversaire ! La machine économique est en surchauffe, les USA vont faire croître la gigantesque bulle financière, générée par les fonds de pension, quand à la Chine, quand elle s’endort rien ne va plus. L’Union Européenne est en régime de survie… le feu d’artifice se prépare
En tant que démographe, je suis attentif au long et très long terme, et ça rejaillit sur mes analyses économiques. Dans ce contexte j’estime que la Chine a eu un rattrapage normal disons pendant une trentaine d’années, mais que c’est terminé.
Quelles sont maintenant ses fondations économiques ? Une pyramide des âges se dégrade chaque année (générations creuses en dessous de 37 ans) phénomène aggravé par le refus des jeunes de travailler 54 heures par semaine, un Etat totalitaire qui brime les entreprises en y rétablissant les cellules du parti et en éliminant les chefs d’entreprise à succès qui pourraient faire de l’ombre au président. On complique les contacts avec l’étranger, y compris avec les patrons des filiales locales des multinationales, on limite les cours d’anglais et on espionne la diaspora de crainte de contagion du monde extérieur. Bref il y a tout ce qu’il faut pour faire plafonner l’économie, et toutes les mesures macro-économiques de relance n’auront qu’un effet limité dans le temps.
Certes on inonde le monde de panneaux solaires et de voitures électriques bon marché, mais c’est à coup de subventions qui retombent sur le niveau de vie des Chinois.
Tout cela est détaillé et argumenté depuis 10 ans dans les articles du site Yves Montenay.fr sur la Chine, avec la satisfaction de voir confirmer une analyse qui paraissait étrange il y a quelques années, mais dont les financiers prennent conscience maintenant