Hausse de l’impôt sur les sociétés : le gouvernement persiste et signe

La porte-parole du gouvernement Sophie Primas “comprend la colère” du PDG de LVMH, Bernard Arnault, sur les hausses d’impôts qui vont toucher les grandes entreprises françaises”, tout en maintenant que cette mesure est légitime, version moderne du célèbre « je vous ai compris » gaullien aux Français d’Algérie, qu’on pourrait traduire plus trivialement par « cause toujours, tu m’intéresse ». Le PDG du numéro un mondial du luxe avait menacé de partir aux États-Unis en raison de cette “taxe made in France” qui “pousse à la délocalisation », après avoir constaté qu’aux Etats-Unis “les impôts [sur les bénéfices des sociétés] vont descendre à 15% », ajoutant « quand on revient en France et qu’on voit qu’on s’apprête à augmenter de 40% les impôts des entreprises qui fabriquent en France, c’est incroyable. Pour pousser à la délocalisation, c’est idéal ! ». La déclaration du patron de LVMH fait suite à d’autres propos cinglants de grands patrons français récemment, de Michelin à Total, dénonçant le poids des impôts et règlementations qui dissuade fortement d’investir et embaucher dans l’hexagone.

Sophie Primas, a ajouté, lors du compte-rendu du Conseil des ministres, que « dans la condition budgétaire dans laquelle nous nous trouvons, chacun doit prendre part aux efforts”, prétendant qu’elle serait temporaire. Comme disait Milton Friedman « il n’est rien de plus pérenne qu’une mesure gouvernementale temporaire ». La surtaxe d’impôt sur les sociétés, prévue pour les plus grosses fortunes, figure dans le budget pour 2025 qui doit faire l’objet jeudi d’un compromis entre le Sénat et l’Assemblée nationale. Cette surtaxe devrait rapporter quelque 8 milliards d’euros à l’État cette année, toutes choses égales par ailleurs selon les projections mathématiques, qui ne cadrent à peu près jamais avec la réalité en raison des réactions des agents économiques.