Un désastre qui oblige les Démocrates à chercher en urgence le candidat de remplacement qu’il aurait fallu faire monter depuis un an. Le président américain, Joe Biden a livré, jeudi soir, une prestation absolument catastrophique face à Donald Trump, qui hypothèque largement ses chances à la présidentielle du 5 novembre ; hagard, cherchant ses mots, confus, avec une élocution souvent inaudible, allant même jusqu’à rester silencieux si longtemps que les modérateurs du débat ont dû intervenir. Donald Trump a eu beau jeu d’estimer “je ne sais vraiment pas ce qu’il a voulu dire à la fin de cette phrase et je pense que lui non plus”.
De quoi confirmer ce que tout Washington sait depuis longtemps mais n’osait pas admettre publiquement, le président en exercice, 81 ans, n’est pas apte sur le plan neurologique, à mener campagne et encore moins à gouverner le pays le plus puissant du monde pendant encore quatre ans. En privé, la réaction de figures du parti démocrate auprès de journalistes oscillaient entre la panique et l’accablement. Les Démocrates doivent désormais choisir rapidement : soit s’obstiner et offrir quasiment à coup sûr la victoire à Donald Trump, soit opérer une sorte de « coup d’Etat » à l’intérieur du parti passant par une désactivation de Joe Biden en le convaincant qu’il ne peut plus continuer. Si le président américain s’obstinait à se croire en bonne santé, l’issue serait difficile sur le plan juridique, même si en théorie le Comité national du parti démocrate pourrait l’invalider après la convention démocrate de début août… au prix de problèmes juridiques et financiers insondables. Le parti devrait alors désigner, en cherchant un consensus extraordinairement difficile dans une ambiance digne du Titanic, un remplaçant, en théorie la vice-présidente Kamala Harris, qui n’a absolument pas convaincu de sa capacité à endosser le rôle, ou des pointures dans l’ombre comme les gouverneurs de Californie, Gavin Newsom, de l’Illinois, J.B. Pritzker, ou du Michigan, Gretchen Whitmer. L’élimination politique du président en exercice, qui serait sans précédent, peut paraître brusque mais semble inévitable car s’il était, miraculeusement, élu, Joe Biden devrait certainement être “impeached” pour raisons médicales peu après…
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Les démocrates n’ont pas voulu ou pas pu produire de candidat valable à opposer au président sortant au moment des primaires… Il est trop tard, maintenant, et il leur faudra bien, s’ils perdent en novembre, se soumettre à la loi des urnes.
Que cela les aide à méditer sur leur conduite : à diaboliser leur adversaire au point de faire de leur candidat cacochyme et impotent le seul rempart « protégeant la démocratie », ils se sont sabordés eux-mêmes comme des idiots. Oui, si les démocrates en sont là, c’est parce qu’ils en sont venus à une conception bien peu démocrate de l’exercice du pouvoir…
Tant pis pour eux.