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Déficit public (2023 et 2024) : les prévisions et le « dérèglement des modèles »

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Une commission d’enquête parlementaire a estimé dans un rapport publié jeudi que les écarts significatifs entre les prévisions du gouvernement et le déficit public en 2023 et 2024 étaient principalement dus à des “raisons techniques”, notamment un mystérieux “dérèglement des modèles” dans un contexte de crises répétées, notamment la crise énergétique et inflationniste à partir de 2022. Après avoir atteint 5,5% du revenu national en 2023, le déficit public a grimpé à 5,8% en 2024, loin des 4,4% prévus à l’automne 2023.

Selon ce rapport voté mercredi à huis-clos par les membres de la commission des finances de l’Assemblée nationale, des recettes fiscales plus faibles qu’escompté ont engendré des “moins-values” considérables pour les finances publiques : 20,7 milliards d’euros en 2023 et 40,1 milliards d’euros en 2024, soit rien de moins qu’un vingtième des dépenses publiques.

En clair, on s’est gravement planté mais ce n’est la faute de personne. L’explication donnée par le rapport a en effet de quoi laisser dubitatif dans la mesure où cet écart, à peu près sans équivalent depuis des décennies, entre prévisions de recettes et réalité a eu lieu en l’absence de crises, ou de disruption internationale pouvant perturber la conjoncture, le niveau des taux d’intérêt, de l’inflation, ou du prix du pétrole.

Cette commission de l’Assemblée nationale recommande d’améliorer la qualité des prévisions, renforcer l’information des parlementaires et le pilotage des finances publiques, qu’on pourrait qualifier de vœux pieux en mode technocratique. Les co-rapporteurs, le macroniste Mathieu Lefèvre et l’allié du Rassemblement national Eric Ciotti (UDR), nuancent leur verdict en rappelant les écarts déjà observés dans le passé, en France et dans d’autres pays de l’Union européenne, notamment en Allemagne et au Royaume-Uni.

“L’existence d’un biais optimiste des prévisions macroéconomiques et de prélèvements obligatoires n’est pas démontrée pour la période récente”, même si la prévision de croissance pour 2024 était “en effet un peu plus volontariste”, juge le rapport. En revanche, les co-rapporteurs ne s’accordent pas sur une éventuelle responsabilité du gouvernement, Éric Ciotti estimant que l’exécutif avait “volontairement dissimulé” certaines informations entre début décembre 2023 et mi-avril 2024, et Mathieu Lefèvre, que ce “retard s’inscrit dans un contexte plus général d’incertitude”.

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4 commentaires

Roven 11 avril 2025 - 7:47 am

Une fois de plus la connivence politique justifie ses mensonges : à chaque annonce de prévision optimiste du gouvernement permettant de faire valider des hausses “modérées” de déficit par le parlement, les experts annoncent immédiatement que le chiffre annoncé ne sera pas respecté, et c’est bien le cas en fin d’année…
N’accablons pas les prévisions techniques de Bercy, qui sont politiquement revues par le cabinet du ministre.

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Jean-Aymar de Sékonla 11 avril 2025 - 9:16 am

C’est curieux, les modèles se dérèglent toujours dans le même sens… on n’a vraiment pas de chance.
… mais on pourrait au moins virer le responsable en chef des “modeles” non?

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Oncpicsou 11 avril 2025 - 10:04 am

La “dereglement” des modèles… c’est bizarre qu’ils n’aient pas mis ça sur le dos des émissions de gaz à effet de serre!

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Yves Heulenote- Poh 11 avril 2025 - 6:50 pm

On peut parfois regretter que le ridicule ne tue pas car dans ce cas nous n’aurions plus de gouvernement ni comité Théodule .
Ces oiseaux rares qui pondent des rapports ronds comme des oeufs devraient s’abstenir, cela leur éviterait au moins de passer pour des imbéciles.

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