Le nouveau premier ministre français François Bayrou s’est engagé à réduire fortement le déficit de l’Etat pour le ramener à près de 5 % du PIB en 2025, contre une trajectoire de plus de 6 % actuellement, sans annoncer pour autant de mesures spécifiques et crédibles. Il exposera son nouveau programme politique au parlement le 14 janvier et s’est engagé à présenter un budget 2025 d’ici la mi-février. Les premiers signes indiquent que les principaux partis ne sont pas satisfaits de la composition de la nouvelle administration, ce qui risque d’entraîner une nouvelle motion de censure. Le parti socialiste n’exclut plus de le censurer rapidement au nom d’une trop grande « dépendance » au bon vouloir de l’extrême droite. « Aucune des conditions du pacte de non-censure n’a été respectée » dans la composition du nouveau gouvernement, a ainsi estimé mardi le chef du PS Olivier Faure, « il n’y a aucune raison d’accorder quoi que ce soit à ce gouvernement », dont la composition est, selon lui, « une provocation ». Mais le Rassemblement national, groupe le plus nombreux à l’Assemblée, a à nouveau répété qu’il ne censurerait pas a priori le nouveau gouvernement, même s’il l’a qualifié de « coalition de l’échec ».
A noter que le seul ministre aux accents libéraux du précédent gouvernement, Guillaume Kasbarian, n’a pas été reconduit au logement, tandis que le nouveau ministre des Finances, Eric Lombard, un professionnel de l’investissement dans des établissements financiers, notamment à la tête de la holding d’Etat renfloueur, la Caisse des Dépôts, semble animé par une doctrine fondamentalement sociale-démocrate, voire étatiste qui n’augure pas d’orientations épanouissantes pour les entreprises. Dans des déclarations récentes il avait dit s’inspirer de Thomas Piketty, chantre de la confiscation fiscale, affirmé que dès que les taux d’intérêts étaient positifs cela profitait aux oligarques et autres grands capitalistes, semblant oublier que c’est pourtant une situation saine, sauf à vouloir spolier les épargnants, y compris les ménages modestes, et fustigé le libéralisme source de tous les maux. Il a aussi plaidé, lors de son discours à l’occasion de la passation de pouvoir ce mardi, pour une « répartition des revenus plus juste » (donc autoritaire) et l’urgence de la transition écologique (donc plus de contraintes plombant l’agriculture et l’industrie française). Bref, avec ce timonier à Bercy le pire semble plus probable que le meilleur…