L’Alliance atlantique a annoncé vendredi qu’elle allait renforcer sa présence militaire en mer Baltique, du fait que la Finlande soupçonne un navire pétrolier provenant d’un port russe d’avoir saboté un câble sous-marin électrique la reliant à l’Estonie. L’Eagle S, parti du port de Saint-Pétersbourg et battant pavillon des îles Cook, est suspecté de faire partie de la “flotte fantôme”, ces navires qui permettent à la Russie d’exporter son pétrole en contournant les restrictions occidentales.
Le gouvernement estonien a de son côté annoncé l’envoi de patrouilles en mer pour protéger sa connexion électrique avec la Finlande. « Notre tâche consiste à envoyer immédiatement un message clair pour dire que nous sommes prêts à défendre les connexions entre l’Estonie et la Finlande, même avec des moyens militaires”, a prévenu le ministre de la Défense estonien. L’Eagle S a été arraisonné et la police finlandaise a annoncé jeudi l’ouverture d’une enquête pour “sabotage aggravé”. Les réparations du câble prendront plus de six mois, mais l’approvisionnement en électricité des Finlandais n’a pas été affecté.
Dans le cadre de ce qui ressemble de plus en plus à une « guerre hybride » (sabotages, corruption, propagande, déstabilisation) menée par la Russie en raison de son projet de vassalisation de l’Ukraine alliée de l’OTAN, deux câbles de télécommunications ont déjà été coupés mi-novembre dans les eaux territoriales suédoises de cette mer. Un vraquier battant pavillon chinois, le Yi Peng 3, mais affrété par une société russe, qui se trouvait au-dessus de la zone au moment de l’incident et qui a depuis quitté la zone-, était dans le viseur des autorités suédoises.