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Ainsi va la France, manifeste libéral

David Lisnard, Editions de L’Observatoire, mars 2025

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Ainsi va la France. David Lisnard

David Lisnard expose son projet pour la France. Il le fait en réunissant ses chroniques dans de nombreux journaux au cours des mois et années passés. Pour autant l’ouvrage n’a pas le caractère parfois fastidieux de papiers accolés. Il expose un projet muri, réfléchi, cohérent comme si déjà ses chroniques étaient conçues dans l’élaboration de sa vision libérale que l’ouvrage ne vient qu’ordonner.

Car il veut poser des fondations, en réaction à ceux qui ont accepté trop passivement la déconstruction prônée dans les années 1960 qui a donné naissance au wokisme florissant sur la faiblesse des démocraties. Il rejette trop de contraintes inutiles, qui entravent la création de richesses, et la « moraline » des donneurs de leçons que sont devenus trop de politiciens. Aux défis contemporains, il offre des réponses capables de rendre aux individus leur dignité en garantissant leur liberté, en leur permettant d’exercer leurs responsabilités, en veillant au respect de la propriété.

Il retourne aux sources du libéralisme classique de Benjamin Constant en condamnant l’arbitraire de la bureaucratie ou de l’opinion comme celui de l’« Etat fort avec les faibles et faible avec les forts ». Il dénonce l’Etat nounou, Big Mother désormais plus encore que Big Brother, en rappelant Tocqueville qui observait déjà : « Il est, en effet, difficile de concevoir comment des hommes qui ont entièrement renoncé à l’habitude de se diriger eux-mêmes pourraient réussir à bien choisir ceux qui doivent les conduire ».

Il critique la « tyrannie des minorités » et le communautarisme autant que l’irrespect et l’affaiblissement programmé des communautés naturelles que sont notamment les communes. Il faut plus de subsidiarité, rétablir les libertés locales. Il prône donc un Etat plus fort dans ses fonctions régaliennes de justice et de sécurité intérieure et extérieure et moins envahissant. Il veut moins de fiscalité, notamment pour « la classe moyenne qui est la grande contributrice aux ressources publiques, et moins de normes pour faciliter l’innovation et les échanges qui génèrent la prospérité.

Il réclame un assainissement des finances publiques en réduisant les dépenses publiques bien souvent inutiles quand elles ne sont pas nuisibles, à l’exemple du « quoi qu’il en coûte » devenu le « n’importe quoi qu’il en coûte ».  Les économies sont possibles. Il prend l’exemples de l’hôpital où on dénombre 34% d’emplois non soignants contre 25% en Allemagne.  « Tout le mal français, écrit-il, est là :  dans le poids excessif de cette bureaucratie et aussi dans une mauvaise allocation des ressources, privilégiant l’administratif et l’immobilier au détriment du personnel soignant et du développement technologique ». Il s’inquiète autant de la pertinence des aides publiques innombrables aux entreprises (2 000 dispositifs) qui sont payées par les impôts surabondants et confiscatoires qui pèsent sur elles et qui répondent sans doute d’abord à « cette tentation constante de l’Etat d’ordonner de manière centralisée une économie qui par nature, est mieux servie par des décisions décentralisées et individuelles ».

Il demande encore que l’écologie cesse d’être l’otage des « fascistes verts » et « l’épicentre de l’idéologie gauchiste et des dérives administratives » qui ont conduit à la fermeture de Fessenheim. Les solutions existent mais se perdent dans des labyrinthes technocratiques.  Il raconte à cet égard son expérience cannoise pour retraiter les eaux usées malgré le défaut des autorisations que l’administration renâclait à délivrer. En tout domaine, de l’agriculture à l’immobilier, de la santé à la gestion du chômage, il faut alléger l’emprise administrative dont les fonctionnaires sont parfois les premières victimes.

David Lisnard ouvre tous les sujets. Courageusement, il considère indispensable d’introduire une part de capitalisation dans le système de retraite. « Il est temps de mettre fin à ce discours apocalyptique et déprimant qui veut qu’un enfant qui naît est un nouveau poids pour la planète » ; et il énumère nombre de mesures constitutives d’une politique forte de la famille, loin du discours présidentiel qui « en arrive à technocratiser ce qui fait la grandeur et le mystère de la vie », ce qui fait dire au maire de Cannes que « l’IA est plus humaine que l’ENA ».  Il insiste sur l’urgence qu’il y a à relever l’instruction et il n’hésite pas à évoquer les crédits scolarité (bons scolaires) ou l’institutions de free schools à l’anglaise qui permettraient de rehausser le niveau des élèves en favorisant la liberté de choix des parents.

Le président des maires de France trace dans cet ouvrage la trame resserrée d’« une alternative forte et crédible à des décennies de collectivisme et d’interventionnisme », une véritable alternative libérale. Peut-être que certaines mesures pourraient être plus radicales, mais David Lisnard est un homme politique qui sait faire, quand c’est nécessaire, la part entre le souhaitable et le possible sans céder à la démagogie. C’est l’art du politique.

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3 commentaires

Bruno GERMAIN 19 avril 2025 - 11:12 am

Parfait programme pour redresser notre pays qui va à vau-l’eau depuis plus de 30 ans.
Une PALME D’OR qui lui serait bien méritée ! Mais méfions-nous tout de même du jury, on n’en voit plus beaucoup en costume-cravate ou noeud papillon.

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Pascal IRIS 19 avril 2025 - 11:49 am

Le fait que ces mesures et principes humanistes, de bon sens et pragmatiques apparaissent comme exceptionnels en dit long sur l’état de notre société . La pensée des “élites” dominantes ( de gauche) apparaît pour ce qu’elle est: quasiment sur tous les sujets un amoncellement d’idées fausses sous couvert de bonnes intentions.
Il faut mettre un terme à cette “déconstruction” de plus en plus autoritaire et attentatoire à nos droits les plus élémentaires qui est de surcroît suicidaire pour notre avenir. Ce projet est une pierre à l’édifice à reconstruire.

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Freudl 22 avril 2025 - 9:31 am

Personnalité interessante pour les échéances nationales à venir

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