En Allemagne, c’est le bio qui a tué : les « faucheurs d’OGM », partisans du tout naturel, sont cruellement désavoués. Mais les experts de Bruxelles cherchent la solution dans plus de réglementations et plus de subventions. Un paradoxe commenté par Lucas Léger, chercheur associé à l’IREF.
38 décès, dont 37 en Allemagne. Plus de 3 300 malades recensés par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Et le bilan pourrait encore s’alourdir. Voilà les dramatiques ravages de la bactérie Escherichia coli, normalement sans danger pour la santé, mais dont la souche enterohémorragique (ECEH) peut être à l’origine d’infections alimentaires.
Mais l’affaire a pris aussi un tour politique : le « bio » est en effet en cause.
Le bio garantie de sécurité alimentaire
Depuis quelques années le bio est devenu tendance, élément incontournable du développement durable et mode de préservation de la planète.
Tout ce qui est bio est bon : un acte de foi et d’espérance.
Par contraste, l’innovation en matière de culture et notamment les OGM, est toujours considérée, comme un danger potentiel pour l’homme et son environnement. Rappelez-vous, dans une interview accordée à Europe 1 en 2007, Ségolène Royal annonçait son soutien aux « faucheurs » d’OGM et donc à José Bové, ainsi qu’à l’agriculture durable car « les Français ont envie de la sécurité alimentaire et sanitaire », disait elle.
L’argument était qu’il existe un « devoir d’alerte » qui légitimerait la destruction des champs OGM par les faucheurs.
Faucher du bio ?
Aujourd’hui, on sait que l’origine de l’intoxication est une culture de graines germées produites dans une ferme allemande. En respectant le « devoir d’alerte », la logique voudrait que nous allions détruire toutes les fermes de ce type. Car aujourd’hui ce ne sont pas les OGM mais le bio qui a tué.
Comme le souligne Didier Raoult, professeur de bactériologie à Marseille, dans le JDD « la nature n’est pas gentille, le fumier est parfois plus dangereux que l’engrais. » Ce qui est naturel n’est pas nécessairement bon pour l’homme. Il vaudrait mieux laisser l’innovation suivre son cours, sans chercher à interdire ceci ou à développer cela. Les consommateurs doivent avoir le choix de consommer tel ou tel produit, sans qu’on lui impose des prescriptions ou des interdictions.
Réglementations et subventions
Malheureusement ce n’est pas ce que pensent nos « experts agricoles » réunis à Bruxelles. Ils s’agitent et demandent plus de régulation, de contrôle et d’argent. Le problème, c’est qu’on ne sait pas à quel niveau du processus la ferme de graines germées a fait une erreur. Peu importe, le technocrate sait exactement ce qu’il faut faire dans les cas de crise : mieux réguler, comme ce fut le cas pour la crise financière de 2008.
En attendant plus de régulation, les autorités ont donné leur feu vert pour la mise en place d’un fonds de 210 millions d’euros qui viendra en aide aux victimes collatérales du bio, tout particulièrement les maraîchers incriminés à tort au début de l’épidémie. Par exemple, le prix du concombre a été divisé par deux depuis le mois de mai. Ce fonds devrait couvrir jusqu’à 70% des pertes. Qui paiera ? Vous, bien sûr.
8 commentaires
Thierry
Comme trop souvent le raccourci est un peu rapide
« la nature n’est pas gentille, le fumier est parfois plus dangereux que l’engrais. »
Certes dans cette affaire il y a eu des morts, mais c’est très négligeable comparé à la quantité de cancers provoqués par les engrais et autres pesticides.
Je ne suis pas un pro-bio, mais contre les OGM, tout au moins actuellement.
Je suis tout de même choqué quand on fait des cultures OGM pour tester et le tout en plein air, en nous faisant croire que à l’instar du nuage de Tchernobile, les pollens OGM resteront dans le champ et n’iront pas contaminer les champs voisins.
C’est à ce niveau que l’état doit intervenir, pour que ces essais soit en environnement contrôlé.
En exagérant, aussitôt créés aussitôt dans l’assiette. On le voit avec les médicaments, même après des années de tests, des effets secondaires sont découverts.
C’est avant tout une question d’argent, on le voit en inde avec le coton. Do sentos et compagnie…
Bref le tout bio serait mieux pour la santé, mais ce n’est économiquement pas envisageable. A contrario, le tout OGM est économiquement très intéressant pour quelques uns mais très dangereux pour la biodiversité.
Le tout est de trouver un compromis mais ce n’est pas gagné…
Raccourci un peu facile !
« Bref le tout bio serait mieux pour la santé, mais ce n’est économiquement pas envisageable. A contrario, le tout OGM est économiquement très intéressant pour quelques uns mais très dangereux pour la biodiversité. »
La nature ne nous a pas attendu pour faire des OGM ! Les mutations génétiques sont courantes dans la nature et les OGM, je suis désolé, mais c’est la biodiversité ! Je ne vois pas pourquoi certains se focalisent sur les OGM à part pour devenir Eurodéputé et obtenir une sinécure !
La réalité nous a ramené à la raison et oui le fumier peut être plus dangereux que les engrais ! Il était temps mais visiblement Bruxelles, l’Étatisme pure européen, ne veut pas l’admettre et en tire une culpabilité, une peur, pour mieux nous dominer
oui ! raccourci un peu facile !
tout à fait d’accord avec le 1er commentaire.
Nous n’avons pas assez de recul sur les OGM (créés par l’homme!) pour garantir que cela est sans danger !
La nature créer en effet des trasformations génétiques mais sur plusieurs millers d’année…elle s’adapte…Cela est tres différents aux OGM crées par l’homme !
ENGRAIS CHIMIQUES TOXIQUES
Il faudrait faire un peu d’agronomie de chimie et biochimie avant de faire de la propagande.
L’azote des engrais est d’origine industrielle, mais la potasse et le phosphore proviennent de mines.
D’autre part, ces éléments sont présents dans le corps humain, avec bien d’autres, et l’analyse est incapable de faire la différence entre azote de synthèse industrielle, et azote produit par la biomasse.
On ne parle jamais de la matière organique, nécessaire au bon fonctionnement du complexe »sol » qui en consomme en moyenne 1500kg par an.
Les agriculteurs en sont très conscients et procèdent à des bilans de fumure incluant ce dernier facteur sans lequel ils courraient vers la stérilisation de leurs sols.
Quand aux OGM, tout dépend de la manipulation qui est effectuée. Un contrôle stricte, du type AMM devrait être mis en place dès qu’il y a introduction d’un gène non végétal dans la ^plante, ou recours à un produit de synthèse pour faciliter la « transplantation », comme ce fut le cas pour les premières OGM maïs avec l’utilisation d’un antibiotique.
Les guerres de religion ont fait et font encore suffisamment de ravages pour que nous n’en ajoutions pas une avec une approche irrationnelle de ces nouvelles technologies
manque de recul
Nous n’avons peut-être pas encore assez de recul sur les OGM mais les maladies liées au bio sont connues depuis que l’agriculture existe et oubliées par les lobbyistes de l’écologisme. L’ergot de blé ou de seigle a tué largement et peu revenir (les pesticides et les OGM nous en préservent). Le fumier est plein de germes pathogènes s’il n’est pas suffisamment traité, et tout aussi nuisible pour les rivières que n’importe quel engrais non naturel. Le bio est propice aux micro-moisissures comme les aflatoxines qui sont mortelles.
Bon appétit, moi j’évite le bio.
Le Bio et les concombres
Il me paraît quand même normal d’indemniser les cultivateurs de concombres injustement incriminés par les autorités allemandes qui ne s’en sont même pas excuser. Il y a eu préjudice et un préjudice se répare. En revanche il serait logique que l’Allemagne paie et non l’Europe.
D’accord avec vous sur les dangers du bio, triste retour en arrière.
J’ai d’ailleurs fait un article allant dans le même sens « le bio est l’ennemi du bon » sur
http://le12eliberal.over-blog.org
Bien cordialement
Bon appétit !
Les tomates, bien entendu, ne poussent pas dans la terre. Ce serait trivial, ou plutôt dangereux « le problème de la terre, c’est sa composition. On ne peut pas complètement la contrôler. Du coup, la terre, ce n’est pas idéal du tout pour cette culture ». C’est bien connu, la terre, c’est sale et on y trouve plein de choses ignobles. « Les jeunes plants sont semés dans un terreau à base de tourbe ou de fibre de coco, un sol plus sain que la terre naturelle. Avant on utilisait de la terre, mais comme il est impossible de désinfecter le sol et que la culture intensive engendre des maladies, des champignons, on préfère la fibre de coco. » Exit la terre, bonjour la fibre de coco… Sri-lankaise s’il vous plaît…
« Comme la terre n’est pas capable de donner à la tomate ce qu’il lui faut, on la nourrit d’un mélange d’engrais chimiques et minéraux. Phosphore, potasse, oligo-éléments… » énumère le jeune agriculteur en nous montrant une grande cuve d’eau couleur rouille dont se dégagent des mousses peu appétissantes : « La nourriture de la tomate est là, dans ces cuves »
« Il est évident que l’agriculture intensive est favorable à l’apparition de maladies, et notamment pour tout ce qui est culture hors sol, sous serre »
Les tomates d’hiver ne sont pas bonnes, elles n’ont pas de goût, elles sont fragiles, elles ne contiennent pas assez de vitamine C. Question lycopène, la tomate sous serre ne vaudrait pas grand chose non plus. On reconnaît une tomate chargée de lycopène à sa belle couleur rouge. Or les tomates industrielles sont cueillies vertes pour mieux voyager depuis le Maroc ou l’Espagne…
EXTRAIT DU LIVRE NOIR DE L’AGRICULTURE FRANCAISE.
BIO
Toutes les dictatures sèment la mort: celle du BIO n’échappe pas à la règle.
Plus simplement : » L’enfer est pavé de bonnes intentions »