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Retraites : pour 1 euro versé, 2 euros épargnés sur un fonds de pension

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Est-ce le système de retraites du futur ? Est-ce la multiplication des pains ? Non, simplement le régime de faveur appelé CAREL, dont bénéficient les élus locaux. La capitalisation, tant décriée pourtant, est au cœur de ce régime . Est-ce la solution IREF ? Analyse et réponse par Nicolas Lecaussin, directeur du développement de l’IREF .

Non, cette proposition alléchante ne concerne pas tout le monde, mais seulement les élus locaux. Après le FONPEL dont l’IREF révélait récemment l’existence et les mérites, voici la CAREL, un complément de retraite garanti par la Mutualité Française, en réalité un autre fonds de pension exclusivement réservé à ceux qui sont élus au niveau local. C’est donc un régime d’épargne retraite individuelle par rente avec participation obligatoire de la collectivité locale (c’est-à-dire des contribuables).

L’élu cotise sur ce fonds mensuellement de 4 jusqu’à 8% de son indemnité brute et la collectivité double ce versement. Exemple : un élu qui perçoit 2 000 euros brut par mois peut cotiser tous les mois environ 160 euros sur son compte épargne. Grâce à l’abondement (inscrit dans les dépenses obligatoires !) de sa collectivité, il double son épargne jusqu’à 320 euros par mois (3 840 euros par an). Aux cotisations s’ajoutent les intérêts financiers produits par les placements ce qui fait qu’une fois à la retraite, le capital épargné peut être important. Plus encore, en cas de cumul de fonctions électives – ce qui est une caractéristique des élus français – il est possible de cotiser pour chacun des mandats exercés. L’épargne retraite ainsi constituée est cumulable avec tout autre régime de retraite et sans limite d’âge. Une fois à la retraite, l’élu a deux possibilités : une transformation du capital acquis en rente viagère, sans minoration, ou maintien du capital (l’élu décide de ne pas liquider sa retraite et la transmet à ses ayants droit sans payer de frais de succession).

En cas d’interruption de leur mandat, les élus restent membres de la garantie CAREL et, s’ils le souhaitent, ils peuvent continuer à verser à titre personnel sur leur compte d’épargne. Le contrat CAREL peut être modifié et interrompu à tout moment sans pénalité. Le conjoint ou tout ayant droit bénéficie de l’intégralité du capital épargné et des intérêts acquis en cas de décès de l’assuré. Bien entendu, tout est exonéré d’impôts, il n’y a que les frais de gestion à payer (3.3 %).

Enfin, le conseil d’administration de la CAREL est composé d’une quinzaine d’élus, en majorité membres du PS. Les mêmes qui, devant les médias, réclament plus d’égalité et de justice sociale et qui critiquent la capitalisation et les fonds de pension…

Entendons-nous bien : CAREL n’est pas le modèle de système de retraites préconisé par l’IREF, puisque la capitalisation est rendue possible par un effort du contribuable et ne bénéficie qu’à des privilégiés. Mais il est frappant de souligner que la capitalisation tant honnie présente aux yeux de certains des avantages singuliers et offre des choix aussi variés.

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8 commentaires

Anonyme 18 décembre 2010 - 11:15

confirmation qu’ils nous volent tous
des élus locaux aux députés qui se votent des lois pour eux-mêmes, pour remplir leurs poches au détriment du citoyen/contribuable.

l’addition est très supérieure aux 30 millions de cadeau à Mme BETTENCOURT qui font les gorges chaudes de ces mêmes élus

comment les en empêcher sans avoir à refaire la nuit du 4 août?

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Anonyme 1 janvier 2011 - 7:24

retraite CAREL
Il serait interressant que Mr. Lecaussin nous dise sur quelle base les sommes versées sont revalorisées,soit en placement sur des fonds obligat. soit par simple calcul d’intérêts sur la créance, soit en fonds actions, ce qui me semble la question de fond.

A part cela, le fait que pour toute cotisation salariée,l’employeur, en l’occurence l’autorité territoriale(sur l’argent du contribuable certes)mette autant de sa poche ne me choque pas trop puisque,le principe est sensiblement le même dans le privé, à la différence que dans ce cas c’est l’entreprise qui paye donc, in fine le « capital »et que ces sommes sont laissées à la gestion des syndicats qui en font ce qu’ils veulent sans aucun contrôle sauf pour la retraite de base (la CNAV) qui trouve en l’Etat le partenanire avec lequel on peut »s’entendre » pour effectuer toute manipulation, en particulier celles au profit des syndicats et des retraite du Public.

Par ailleurs il est désormais établi par l’IFRAP et votre Institut que sur 100 euros de retraite versée aux fonctionnaires et assimilés ce sont environ 80 qui proviennent du budget de l’Etat c’est à dire des poches du contribuable, et seulement 20 des cotisations salariées .

Vu ce qui précède la retraite CAREL coûte tout de même moins cher aux contribuables

CQFD

Dufournet

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Nicolas Lecaussin 1 janvier 2011 - 7:42

Merci de votre message. Les
Merci de votre message. Les sommes sont « équitablement » réparties (revalorisées) comme dans un vrai fonds de pension. Ce qui est choquant c’est qu’il s’agit bien d’une retraite complémentaire par capitalisation abondée avec l’argent des contribuables. Merci de nous lire.

NL

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Anonyme 19 décembre 2010 - 5:02

CAREL
Les propos de Mr Lecaussin ne me font pas changer d’avis.Ce système CAREL est une jolie astuce pour assurer une retraite confortable à des gens dont le métier n’est par définition pas stable…Encore et toujours,d’ailleurs ,aux frais des contribuables!.Le système actuel par répartition,financé par les actifs,me parait de loin le meilleur.En effet,il ne dépend ni de la bourse ni des bas de laine,mais des cotisations des actifs.Cela devrait soumettre ces derniers à la pression du montant des cotisations,avec en corollaire la durée de cette activité,que les gouvernements imposent pratiquement aux salariés pour avoir le « taux plein ».C’est là où le bat blesse:ce n’est pas au gouvernement à « décrèter »l’âge de la retraite,mais aux salariés eux-mêmes.Le système de points acquis fonctionne très bien, c’est lui que le gouvernement doit surveiller de près.A l’heure de l’informatique et de l’Insee,ce n’est pas difficile de dire à tout un chacun combien il peut toucher de sa retraite quand il décidera de la prendre !

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Anonyme 8 mai 2011 - 2:14

Par quel « miracle » ces scandales n’éclatent-ils pas ?
Je suis toujours surpris du manque -pour ne pas dire l’absence- de réaction engendrée par la révélation de tels scandales. Comment est-il possible que cela ne déclenche pas une « nuit du 4 Août » chaque matin ?

Plus je lis les articles de l’Iref ou d’autres analystes, plus je me demande si je ne suis pas le seul en France.

N’avez-vous jamais l’impression de « prêcher dans le désert » ? Ne vous découragez-vous jamais de l’incurie de nos concitoyens ? Mais surtout, à la fin, n’avez-vous aucune piste pour faire saurter les verrous invisibles qui empêchent vos analyses de toucher la population ?

Virgile HUDRY

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test 24 novembre 2014 - 12:33

test
test

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ACRE95 7 mars 2016 - 10:17

La CAREL quelle escroquerie
Non seulement la CAREL est réservée à certains privilégiés, mais elle coûte plus chère qu'elle ne rapporte.
Exemple d'un (petit) élu en 2015 avec un coût de gestion 3.3% et rendement annuel à 1.5%.

– Épargne acquise au 31/12/2014 : 1006.92€
– Cotisations brutes 2015 : 2640.30€ (l'élu en a cotisé la moitié la collectivité l'autre moitié)
– Frais de gestion à soustraire : 87,10€
– Intérêts total pour l'année : 31.50€

L'élu et la collectivité (et donc les contribuables) ont donc payé 87,10€ pour obtenir un gain de 31,50€ !!!! Chapeau !!!

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Grisbi 17 mai 2017 - 7:08

C'est pour que le Directeur paye sa maison dans le sud, l'appartement parisien, ses séjours dans les DOM-TOM, les vacances au ski de sa progéniture… Il faut bien qu'il fasse du bénéfice pour lui-même!

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