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Quand les hommes politiques font du commerce

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Les médias couvrent avec emphase les accords commerciaux mirobolants passés par les hommes politiques à l’occasion de leurs visites à l’étranger. En fait, ces contrats miraculeux ne rapportent rien, d’après une étude proposée par deux universitaires canadiens. Analyse de Nicolas Lecaussin .

Une étude réalisée par deux professeurs (Keith Head et John Ries) de l’Université British Columbia du Canada vérifie l’impact en termes de commerce des visites à l’étranger faites par nos leaders politiques.

Nous avons tous l’habitude des avions présidentiels ou bien des jets privés des ministres aux quatre coins du globe pour décrocher des contrats économiques mirobolants. Tous ces déplacements coûtent très cher d’autant plus que les leaders politiques sont accompagnés par toute une armada de conseillers, chefs d’entreprises, journalistes, etc.

Les auteurs de l’étude ont cherché à savoir quelle a été l’efficacité de ces déplacements à l’étranger faits par les politiques canadiens entre 1994 et 2009.

Durant ces quinze années, 181 pays ont été visités suivant la tradition par deux missions gouvernementales : une première au plus haut niveau de l’Etat conduite par le Premier ministre suivie d’une deuxième avec à sa tête le ministre du Commerce International. A chaque fois, la délégation était composée d’au moins une vingtaine de personnes, le but principal étant la signature de contrats d’échanges économiques. Après avoir étudié en détail le rapport coût / qualité des visites, les auteurs sont arrivés aux conclusions suivantes :

1° A chaque fois qu’une des missions se déplace, une signature d’échanges bilatéraux se fait.

2° Toutefois, l’accord signé n’a pas d’impact à long terme mais seulement à court terme.

3° La présence d’une Ambassade dans le pays partenaire a plus d’impact économique.

En termes de chiffres, les auteurs ont trouvé que ces missions ont contribué à une augmentation de 14% des exportations canadiennes entre 1994 et 2009 mais que, vu les coûts des déplacements et les objectifs fixés au départ, l’impact réel des visites à l’étranger est proche de zéro.

Dans le monde d’internet et des voyages rapides et de moins en moins chers, l’intervention politique dans les échanges économiques bilatéraux joue un rôle à la marge.

Malgré ses constats, il est peu probable que les hommes politiques changent leurs habitudes. Les déplacements à l’étranger font partie de leurs arguments électoraux et bénéficient d’une grande couverture médiatique.

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1 commenter

Anonyme 25 juillet 2010 - 6:32

il ne faut pas avoir peur des mots
vous oubliez aussi l’intelligence économique pratiquée par les politiques. Ils n’hésitent pas vu leur proximité avec INPI de vous pomper et d’appliquer.

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