La pandémie a donné encore plus de courage aux « nostalgiques » incorrigibles. Non pas les nostalgiques qui regrettent le temps passé auprès de ceux qui leur étaient chers et qui ne sont plus… mais les nostalgiques convaincus que tout était mieux avant. Par « avant », il faut comprendre toute époque qui précède celle du temps présent. Un nostalgique dogmatique préfère toujours le passé.
Le PIB par habitant en France était de 2 190 euros en 1969. En 2019, il atteignait… 36 140 euros
La « mode » a été lancée à la chute du communisme au début des années 1990 lorsqu’une partie de la population des pays de l’Est (en particulier les plus âgés) affirmait regretter la période où tous étaient pris en charge par l’Etat et le Parti, qui leur assuraient le minimum pour vivre. La faillite de l’économie marxiste, les règles nouvelles du marché, le fait de devoir beaucoup chercher pour trouver un emploi, tout cela a découragé à l’époque beaucoup de gens et leur a fait regretter le « bien totalitaire ». Un peu comme les prisonniers qui, libérés après une longue période de captivité, ont du mal à se réadapter à la vie normale. C’est ce qu’on a appelé l’« ostalgie ». Elle est beaucoup moins à la mode de nos jours…
Ce phénomène s’observe aussi en Occident, pourtant épargné par le totalitarisme communiste, et qui a connu des dizaines d’années de développement économique sans précédent. En France, les politiques, surtout des extrêmes, ne cessent de faire référence à un passé riche d’époques qu’on devrait regretter. De Gaulle par exemple est l’une des personnalités qu’ils mentionnent le plus. Sans nier ses mérites (on ne parle pas de la période de la guerre), il faudrait se rappeler que les « années de Gaulle » sont aussi celles de la guerre d’Algérie, de mai 1968 (dont nous payons encore les dégâts sur le plan sociétal) et que, malgré une croissance économique importante, le PIB par habitant était de 2190 euros (en euros d’aujourd’hui) en 1969. En 2019, il atteignait… 36140 euros. Le bien-être économique est une réalité indubitable en France, même si le pays a du retard par rapport à d’autres.
Aujourd’hui, on vit beaucoup plus longtemps, il y a plus de forêts et moins de guerres
Et le développement ne concerne pas uniquement la France. Le monde se porte beaucoup mieux aujourd’hui qu’hier. La pauvreté par exemple a globalement chuté de 42 % en 1981 à 8.6 % aujourd’hui. Moins de personnes vivent dans la pauvreté absolue aujourd’hui qu’en 1820, malgré une multiplication par 7 de la population mondiale. Les famines ont pratiquement disparu, elles sévissent surtout dans des pays comme la Corée du Nord, Cuba ou le Venezuela dirigés par des dictateurs marxistes qui affament leurs populations.
L’espérance de vie a doublé depuis 1900 et dépasse 72 ans. La plupart des maladies mortelles ont été éradiquées grâce aux découvertes médicales. A-t-on oublié que la variole a provoqué la mort de 400 millions personnes dans le monde au XXe siècle ? A-t-on oublié de quoi était constitué le repas « classique » d’un Français moyen il y a un siècle ? D’une soupe au chou ou aux fèves dans laquelle on trempait un morceau de pain de seigle. Ou qu’en 1900, le taux d’homicides était trois fois plus élevé qu’aujourd’hui ? (Pour plus de comparaisons, voir l’excellent ouvrage de Pierre-Antoine Delhommais et Marion Cocquet : Au bon vieux temps. )
De même, contrairement aux (toujours) mauvaises nouvelles colportées par les écologistes, la surface des forêts a augmenté sur la planète. Selon la revue scientifique Nature, entre 1982 et 2016, la superficie des forêts a augmenté de 2.24 millions de km2, ce qui équivaut à plus 7.1 % par rapport à 1982.
Un autre cliché tenace concerne les conflits et les guerres. Or, ils sont moins nombreux aujourd’hui qu’avant 1990 et la guerre froide. En 2018 par exemple, il y avait environ 90 conflits armés dans le monde, trois fois moins qu’en 1990. Et 60 % des morts de tous ces conflits sont « concentrés » dans un seul pays, l’Afghanistan.
Tout n’est pas parfait de nos jours et la crise du Covid n’a pas amélioré la situation. Mais sans les mensonges de la dictature chinoise, elle aurait pu être évitée. Finalement, c’est le génie humain qui a découvert, en un temps record, les vaccins qui nous ont sortis, au moins temporairement, de l’impasse. Ça aussi, c’est une preuve que ce n’était pas mieux avant.
6 commentaires
Non, ce n’était pas mieux avant !
Cette analyse repose sur le fait que la source du bonheur est exclusivement matériel. Si la satisfaction des besoins élémentaires est un élément de confort évident, au delà c’est plus contestable. La société de consommation, stimulée par la publicité qui cultive les envies, rend les gens frustrés alors qu’ils disposent de beaucoup plus que ce dont ils ont besoin. J’aime beaucoup ces citations : Le bonheur c’est de continuer à désirer ce que l’on possède. Limite autant que possible tes besoins si tu veux préserver ta liberté. Je dois préciser que je suis né en 1944; époque de pénurie, et que durant mon enfance je n’ai pas mangé tous les jours à ma faim.
Non, ce n’était pas mieux avant !
Cet article mélange tout ! Les vérités (augmentation de l’espérance de vie, accroissement des forêts, moins de guerre) et les faux sens. En 1969, année de mon baccalauréat (le plus dur, puisqu’il fallait 12 de moyenne pour l’avoir du 1er coup ! Fallait bien compenser le bac 68 !), on avait moins de sous, mais on vivait très bien et surtout on était insouciant, confiant dans l’avenir et on se marrait !
En 1971, première paye, première voiture (une 4L d’occase). La liberté ! La carte grise ? On pouvait aller à la préfecture sans cerbères, ni codes d’entrée. On remplissait trois papiers, on payait et en vingt minutes, on avait sa carte grise. En février 2021, il a fallu que j’attende trois semaines la mienne pour une voiture neuve et heureusement que le concessionnaire s’est chargé de la procédure digitale ! C’est incompréhensible !
Avant la guerre de 14, mon grand-père allait à la pêche sans permis, où il voulait. Il faut dire que les pêcheurs de l’époque connaissaient le poisson et ne faisaient pas n’importe quoi !
Oui, c’était mieux avant parce que les Français étaient plus cultivés, l’État ne gérait pas encore tout et on était libre dans notre pays, pas dans une annexe du bazar bureaucratique européen !
Non, ce n’était pas mieux avant !
Cher Monsieur, avant 1914, puisque vous y faites allusion, pour la génération âgée de vingt ans, le taux de mortalité était de 26 % pour les filles et de 28 % pour les garçons ! Aujourd’hui, c’est moins de 1 %. Je pense que ça fait une petite différence…
Cordialement,
NL
Non, ce n’était pas mieux avant !
Présentation bien simpliste du monde et du passé. Chaque époque avait ses avantages et ses inconvénients.
Mais si je compare le monde d’aujourd’hui avec un peu les années 70 et surtout 80, je dois bien dire que l’époque actuelle est assez lamentable sur certains points: à commencer pour nos pays occidentaux qui ressemblent de plus en plus à des dictatures et qu’une oligarchie gouverne (dictature sanitaire et écologiste).
L’ingérence de l’Etat dans tous les domaines de la vie, et je ne parle même pas de cette UE socialiste qui décide de tout et de n’importe quoi en voulant dicter aux peuples tous les délires d’une caste jacassante et nihiliste. Je vois beaucoup de régression et pas beaucoup de progrès, et je ne parle même pas de la société encore plus déplorable qu’il y a encore 40 ans.
Bref, notre époque est certainement merveilleuse pour les gauchistes ou « progressistes ».
Non, ce n’était pas mieux avant !
Cher Monsieur,
En tant que géographe, je connais mieux que vous la mortalité infantile : aujourd’hui en France elle de 3,6‰. Quand je suis né, elle était supérieure à celle du Bangladesh aujourd’hui. Ma grand-mère maternelle, qui était née en 1895, a perdu sa mère en couches à la naissance de sa petite sœur, deux ans plus tard. La fièvre puerpérale faisait des ravages encore à l’époque. Oui, les conditions de vie étaient infiniment plus dures autrefois. C’est un fait. Mais, vous ne comprenez pas que la vie humaine ne se limite pas à des statistiques, si justes soient-elles. Elle est faite d’un subtil mélange de conditions matérielles, politiques, sociales, affectives et psychologiques. Écoutez les anciens, lisez les témoignages de ceux qui ont disparu ! Vous verrez que c’est beaucoup plus compliqué.
Une autre anecdote : partis 15 jours en vacances l’été 1957 (en Dauphine), à notre retour, les voisins regardent ma mère en rigolant : elle avait oublié ses clés sur la porte de la maison ! Et on a retrouvé notre maison sans aucun dégât, ni vol. Est-ce concevable aujourd’hui ? Quelle statistique peut rendre compte d’un état de bien-être social ? D’une période d’optimisme et de cohésion sociale, même en pleine guerre d’Algérie, où un de mes cousins allait se faire tuer.
Bien à vous.
Non, ce n’était pas mieux avant !
Non ce n’était pas mieux avant et ce n’est pas mieux maintenant… Pour faire une comparaison faut-il encore que les choses soient comparables… Pendant qu’on philosophe sur ce sujet totalement stérile, les autres continuent de se goinfrer et tirent les ficelles pour que rien ne change. Il n’y aura qu’à regarder les résultats des élections dimanche soir.