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Moraliser la vie politique, c’est avoir le courage de réformer

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L’étalage des patrimoines peut-il moraliser la vie politique ? Il confirme que nos ministres ont fait carrière dans la politique, ignorant la « France d’en bas », le secteur privé et l’entreprise. La vraie moralisation consisterait à supprimer les privilèges des syndicats et de la fonction publique, à libérer l’entreprise et l’école.

Après la promesse d’un « choc de moralisation », nos ministres font preuve d’une transparence inédite en publiant leurs patrimoines. L’élan d’honnêteté impulsé par le gouvernement pour reconquérir l’opinion après l’affaire Cahuzac est néanmoins source de questionnements. Ce déballage est-il bien la solution pour moraliser la vie politique ? Jusqu’où doit aller cette transparence soudaine ?

Derrière cette mascarade, on a pu vérifier la source de la richesse (plus ou moins élevée) de nos ministres. Parmi eux, vingt-et-un se déclarent être des professionnels de la politique. Par exemple, Laurent Fabius a touché, sans discontinuer, des indemnités depuis 1978, un record. D’ailleurs, même le quotidien Le Monde (17 avril) relève que « Peu d’entre eux ont eu une – éphémère – expérience dans le secteur privé. » Le plus préoccupant n’est donc pas de savoir combien Laurent Fabius détient sur son livret A mais plutôt si ceux qui nous gouvernent sont encore au cœur des réalités économiques et sociales. En réalité, un seul ministre a connu l’entreprise privée!

A l’IREF, nous avons déjà insisté sur le fait que nos élus sont le plus souvent des personnes issues de la fonction publique. Ce manque de réalisme et de connaissance du secteur privé est endémique à la vie politique en France. Déboussolés par leurs statuts et leurs privilèges (nous sommes aussi le seul pays qui n’a pas touché aux privilèges du secteur public après la crise de 2008 !), nos politiques ignorent la seule source de création des richesses. Ils croient encore aux artifices de l’Etat et aux thérapeutiques à base d’argent public. Ces autistes représentent la France « d’en haut » qui n’a aucune idée de ce qui se passe « en bas ». Ils ne comprennent rien au monde d’aujourd’hui et néanmoins ils s’obstinent à nous donner des leçons. Ils enfoncent la France mais ne se rendent pas compte de la catastrophe. Ils sont complètement inconscients. Aveuglés par l’idéologie, ils veulent nous imposer des remèdes d’un autre temps. Ils vivent immergés dans l’idéologie du « social » et dans la doctrine de la lutte des classes, ils écoutent les inepties de Rifkin sur la fin du travail ou de Stiglitz sur les « ravages du libéralisme ». Ils ont besoin de victimes et de souffrance pour administrer leurs potions étatistes.

L’étalage des patrimoines sur la place publique ne résout en rien ces problèmes et ne répond pas non plus aux attentes des Français. Il montre d’ailleurs qu’ils sont beaucoup plus riches que la moyenne des Français (4 fois plus) et qu’ils sont d’ailleurs représentatifs des inégalités au sein du pays : entre plus riches et moins riches, entre le public et le privé. Au final, ce qu’on leur demande c’est de faire preuve de probité, et il est peu probable qu’une simple déclaration puisse être le catalyseur d’un comportement exemplaire.

Ce qu’on leur demande surtout c’est d’engager le pays sur la voie des réformes. La moralisation de la vie politique, ce serait plutôt réformer le monde syndical en coupant les sources de financement public (dénoncées par le rapport Perruchot immédiatement enterré), c’est arrêter le matraquage fiscal des individus et des entreprises, c’est libérer l’initiative privée, donner de l’air aux entreprises qui étouffent sous la chape des réglementations et du Code du travail, c’est libérer l’école du joug des syndicats et favoriser les écoles libres, c’est aussi adopter une vraie réforme des retraites et en finir avec le statut des fonctionnaires, cette terrible inégalité française. Moraliser la vie politique c’est avoir le courage de faire toutes ces réformes.

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2 commentaires

Anonyme 26 avril 2013 - 11:31

et la publication des ressources?
La publication des ressources au sens large serait plus efficace que celles des patrimoines et démystifierait l’esprit d’abnégation dont ils se parent. Dans les ressources:

indemnités, indemnités pour frais et frais justifiés, indemnités pour collaborateurs et noms et coûts des collaborateurs, avantages en nature au coûts pour le contribuable (Voitures, chauffeurs, logements, personnels de service,frais de bouche, etc.), salaires, honoraires, revenus fonciers, revenus mobiliers, etc. Tout comme une PME au réel!

Une telle pratique ferait cesser la démagogie et ressortir les priviléges de ces messieurs. La publication n’est pas nésessaire mais la libre consultation dans toute administration où l’élu agit.

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Anonyme 27 avril 2013 - 8:25

moraliser la vie politique
Au lieu de vouloir étaler les patrimoines, allons vers une vraie moralisation: suppression des indemnités de tous les politiques, et remboursement sur notes de frais, selon une charte. Alignement du régime des retraites sur le régime général, suppression des indemnités en cas de non réélection et inscription à Pôle Emploi comme tout le monde, pas de mise en disponibilité pour les fonctionnaires, création d’une commission pour avaliser ou stopper les investissements de l’etat, des régions, des départements et communes.

Suppression des dépenses de l’épouse ou de la concubine ou de la maîtresse du Président. Elle n’a pas été élue et a donc droit à rien.

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