De multiples associations nous l’ont seriné, le gouvernement en est convaincu et même l’opposition est d’accord : les voitures, c’est « moche ». Polluantes, dangereuses, dévoreuses d’espace et terriblement individualistes surtout . L’Etat a donc pris des mesures pour en détourner les Français. Résultat : les ventes de voitures battent des records en 2009.
D’abord le bonus malus pour orienter les acheteurs français vers des voitures morales. Et cela marche. Les acheteurs se reportent massivement sur les petites voitures. Mais le gouvernement n’avait pas prévu qu’elles sont fabriquées à l’étranger. Résultat, la balance commerciale de l’industrie automobile passe dans le rouge, de 5 Mds en 2008 et 7 Mds en 2009. Avec notre taux de chômage, 70.000 emplois détruits en France c’est catastrophique.
Ensuite, la prime à la casse. Pour être écologique, on nous avait pourtant dit de ne plus céder à la mode du jetable et de conserver nos produits le plus longtemps possible. Mais apparemment pas pour les automobiles qu’il faut jeter même si elles fonctionnent encore très bien.
Pour diminuer la consommation d’essence et la pollution ? A voir.
Produire une voiture de 15.000 € utilise de l’acier, du plastique, du caoutchouc et de nombreux autres produits, plus du transport, des bâtiments et des personnes qui tous consomment beaucoup d’énergie. Supposons que cette voiture contienne 2.000 € d’énergie soit 2.000 litres de fuel.
En général l’échange se fait entre une voiture qui consomme 8 litres aux 100 kilomètres contre une voiture qui consomme 6 litres. Pour un utilisateur qui roule 10.000 kilomètres par an, le gain est de 200 litres d’essence par an. Pour récupérer il faudra attendre une dizaine d’année, ce qui n’est absolument pas intéressant. La bonne solution était de conserver sa voiture encore 3 ou 4 ans.
Et ces décisions administratives ont fait deux victimes collatérales. Les constructeurs automobiles qui ont du s’adapter à des « coups d’accordéon » dans leur production beaucoup plus difficiles à gérer que ne l’imaginent les responsables politiques et les fonctionnaires. Et les Casses automobiles qui sont débordées et sont contraintes de détruire de nombreuses pièces détachées qu’elles auraient revendues tout à fait écologiquement en temps normal.
Comme l’avait proclamé avec fierté le ministère de l’écologie « On a vraiment bousculé le marché ». C’est vrai, mais pour quel résultat ?
http://lesdiscours.vie-publique.fr/pdf/083003696.pdf
On nous a déjà fait le coup avec les logements : la maison individuelle, c’est trop individuel. Le très grand ensemble, c’est bien, c’est collectif.