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Les propositions des candidats PS :

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L’IREF passe au crible et note les propositions des socialistes. Quelle déception ! On est toujours en plein marxisme.

Après les élections dites primaires des partis les républicains et UDI, au tour du PS et du PRG de se prêter à l’exercice. Le même nombre de candidats, 7, prétendent à la victoire.

Nous avons relu l’intégralité des propositions de ces 7 candidats. S’il existe des différences importantes entre ceux-ci, c’est dans la totale occultation de la situation budgétaire critique qu’ils se rassemblent. Les propositions visent ainsi à traiter les prétendues conséquences du ce manque de largesse financière de l’Etat : crise du « vivre ensemble, de la laïcité, de l’Europe, crise sociale… Les candidats rivalisent donc de promesses couteuses dont le financement ne nous est pas expliqué, comme s’il s’agissait là d’un détail. Enfin, tous militent pour un changement des institutions, de la constitution, des élections… En effet, si malgré les politiques subtiles mises en place depuis plusieurs années, la situation se dégrade, c’est forcément que la superstructure est défectueuse.

Voici trois propositions de chaque candidat que nous avons classées en trois catégories. « La plus chère » qui vient illustrer ce que nous disions au-dessus, mais qui n’est pas exclusive d’autres propositions onéreuses. « La plus symbolique » qui résume l’esprit du programme et « la plus incongrue », qui nous parait tout à fait hors-sujet et révélatrice du manque de lucidité des candidats :

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Il se dégage cependant plusieurs courants, Benoît Hamon, Sylvia Pinel ou Arnaud Montebourg ne dépareilleraient pas dans la campagne de 1981. Les mesures s’enchainent comme autant de vœux et de désirs impossibles : des revenus universels dont on ne dit rien du financement ou du montant (sauf Benoît Hamon dont nous chiffrons la proposition à 600 Mds /annuel), des obligations d’achats aux entreprises françaises dont on voit déjà fleurir les exceptions (matériel informatique, médical spécialisé, etc). Enfin, revaloriser à peu près tout et créer des postes partout. Le droit d’inventivité étant infini, on trouvera enfin quelques nationalisations d’entreprises (Montebourg ou Peillon).

Manuel Valls empile les détails techniques, fait bouger quelques curseurs. On ignore pourquoi il n’a pas utilisé les 3 ans précédents pour agir, quoique l’on s’en réjouisse. Vincent Peillon renvoie tout à l’Europe et la réduction du nombre d’élu proposée ne suffira pas à couvrir les 130 Mds € que la France devrait aligner pour son plan de relance. François Hollande aussi prétendait imposer ses vues à l’Europe, qui n’entend plus guère prêter attention aux idées archaïques du socialisme français.

Enfin, François de Rugy alterne les classiques de la gauche libertaire et verte avec des mesures libérales qui détonnent.

Depuis cinq ans, la gauche a pourtant bien eu le temps de montrer la totale inefficacité de ses idées. Aucun des projets avancés ne sauraient être appliqué sans augmenter les prélèvements, comme si, après les records d’augmentation des deux précédentes mandatures, la marge existait encore. Depuis presque 40 ans, en Suède, au Canada, en Allemagne puis en Angleterre, la gauche s’est débarrassée du socialisme avec succès (voir art du 6 décembre). Mais la gauche française préfère sans doute le modèle du Venezuela !

Puisque le mot d’ordre semble être de courir à gauche, nous vous proposons un classement spécial :

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Benoît Hamon

Travailler 32h, effacer les dettes, instaurer un SMIC européen, instaurer la représentativité des salariés dans les conseils de direction. Sans contestation, Benoît Hamon est le vainqueur de ce classement. Son programme est tout en promesse idéologique.

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Sylvia Pinel – Arnaud Montebourg

Deux styles différents mais la même place: entre l’agriculture humaniste (y a-t-il un Lyssenko français, créateur de nouveau concept, au PRG?) et les dispensaires de médecins salariés, il était difficile de départager. Dans la rubrique « protéger et défendre nos libertés », le programme de Sylvia Pinel regroupe trois uniques propositions : légaliser la PMA, l’euthanasie et le cannabis. Arnaud Montebourg aurait pu glisser de la deuxième marche du podium en proposant une réforme du RSI mais sa proposition de mutuelle publique le sauve.

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Jean-Luc Bennahmias

Avec le revenu universel, une bonne place était déjà assurée. Cependant, c’est l’idéologie qui transparait dans son programme (encore assez flou) qui lui permet de compléter le podium : il ne propose rien de moins que de lancer un nouveau modèle de société. Concernant les aspects économiques, toute proposition vient du haut, comme une aumône faite aux entrepreneurs au début de leur activité.

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Manuel Valls – Vincent Peillon

Vincent Peillon souhaite mettre fin à la CSG, seul impôt forfaitaire sur le revenu. Dans la même veine, la progressivité de l’IS serait accentuée. Quant à la relance de 1000 Mds d’euros qui n’est pas franchement communiste en soi, elle dénote cependant cette incapacité à penser la société comme porteuse en elle-même du pouvoir de se développer si on le lui en laisse les moyens. Manuel Valls est enferré dans les détails et se montre incapable d’avoir une vue générale de la situation. S’il souhaite abaisser le coût du travail et défiscaliser les heures supplémentaires, il abandonne toute volonté de réforme profonde.

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François de Rugy

Du revenu universel aux mesures autoritaires pour imposer sa vision écologique, François de Rugy mérite sa faucille. Mais souhaitant privatiser les devoirs annexes de la police (contrôle de vitesse, de stationnement…), simplifier l’administration du territoire en regroupant les communes et fondre les départements dans des régions revues, diminuer le nombre d’élu ou augmenter l’autonomie des universités, il sème le doute. Serait-il le réformateur dont la gauche a besoin ? Certaines prises de position sont intéressantes à cet égard : – « La dette financière n’est pas plus supportable que la dette écologique » et – « La gauche française gagnerait beaucoup à cesser de faire croire, le temps d’une élection, que c’est de la seule volonté publique que viendra le recul du chômage, pour découvrir, une fois parvenue au pouvoir, que ce sont les entreprises qui créent de l’emploi. »

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1 commenter

Royer 12 janvier 2017 - 12:21

Le choix entre la peste et le Cholera
Dieux merci la gauche est trop divisée pour avoir la moindre chance de figurer au second tour.
reste le Choix entre Marine et Fillon. J'ai trop vu de réformes brutales dans les entreprises pour être inquiet. Le nouveau projet améliore certains points mais crée de nouveaux défauts.
Je me contenterai volontiers d'une suppression de lois, codes, décrets, règlements et normes (comme cela a été fait en Italie).
D'après l'OCDE on peut en attendre 80 milliards par an d'économie….

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