En terme de « fake news » ou plutôt de « fausses nouvelles », ou mieux de « nouvelles truquées » (nous sommes Français que diable!), comment oublier que l’auteur de l’une de ces nouvelles, la moins innocente, la plus pernicieuse et la plus durable était rien moins qu’un certain Hollande, Président de la République de surcroît, qui pendant cinq ans et avec l’aide besogneuse de tous ses porte-mensonges a berné le pays tout entier d’une promesse de baisse du chômage à usage intrinsèquement électoral, qui ne s’est jamais concrétisée et qu’il n’a en définitive jamais tenue. Quand Monsieur Macron, lui-même, pour des besoins de propagande évidents, a assuré officiellement qu’il n’y aurait plus un seul « sdf » sans toit fin 2017, était-ce – avec le recul de ce début janvier 2018 – une « fake new » (comme ils disent!) ou ne l’était-ce pas? Avec les juges et le Conseil constitutionnel que nous avons, ce ne l’était sûrement pas, ce qui ne suffit pas pour autant à rasséréner le citoyen qui, au creux de son bon sens et de sa logique personnelles, peut tout à fait nourrir une opinion autre et sans doute plus conforme à la réalité.
Par ailleurs sur une des rares radios qui essayent de percer la vérité à travers les enfumages de toutes sortes, un avocat spécialiste de la presse vient de nous rappeler que les lois sur la presse, les médias et internet, permettent déjà à tout procureur d’enquêter sur des informations dont la fausseté peut s’avérer dangereuse pour l’ordre public. La loi existe donc et il suffit de l’appliquer en remarquant qu’en plus, ce texte échappe à l’accusation de circonstance, puisqu’il vise la diffusion de ces fausses informations en tout temps et non pas seulement en période électorale! La volonté présidentielle de réforme sur ce point précis est d’autant plus surprenante que, s’il n’est pas question d’évacuer le rôle du talent personnel du Président dans son élection, personne ne peut nier le poids déterminant lors de la dernière campagne présidentielle de l’étroite complicité que tout un chacun a pu observer entre les médias et la justice pour évacuer d’urgence une concurrence gênante, alors que:
– d’une part les magistrats prenaient ostensiblement tout leur temps pour enquêter sur les débordements de Las Vegas, dont l’instruction semble toujours en cours pour un dossier qui, factuellement, ne semble pourtant pas très compliqué;
– d’autre part la plupart des médias (pas l’IREF, nos lecteurs s’en souviennent!) ont conservé le temps qu’il fallait une discrétion de bon aloi sur les interrogations que suscitait ouvertement pour nombre de fiscalistes la déclaration de patrimoine du candidat Macron .
Ce silence intéressé de la presse montre d’ailleurs que le principe d’une justice à deux vitesses ne perturbe en rien ceux des éditorialistes qui signent aujourd’hui les éditoriaux les plus enflammés pour dénoncer la volonté présidentielle de porter atteinte à la liberté de la presse.
En fait, la notion de fausseté de l’information est toujours grave. Et comme elle relève de l’intention délibérée de tromper ou de calomnier, elle est grave en toute période. On ne peut donc qu’être très circonspect face à la volonté présidentielle de réserver les périodes électorales pour faire taire une opposition dont les propos déplairaient par trop au pouvoir en place. Car ce que le Président revendique ressemble furieusement à une sorte de bouton rouge judiciaire que le pouvoir en place pourrait enclencher à sa guise pour éliminer des adversaires un peu trop pressants. Malheureusement, le pays a déjà vécu une expérience de ce type lors des deux derniers scrutins présidentiels du printemps 2017. C’est pourquoi une telle perspective qui installerait définitivement les médias et la magistrature comme arbitres des choix majeurs du pays ne peut évidemment être considérée comme une avancée dans les libertés démocratiques et constitutionnelles d’une nation, que les lois mémorielles et certaines autres ont déjà trop gravement amputées.
3 commentaires
Les fake news, c'est les autres
La seule vérité universelle en matière de désinformation (les "fake news"), c'est qu'elle est toujours le fait des autres. Connaissez-vous un média quelconque, une seule personne publique, un lobby quelconque avouant ses propres turpitudes en la matière ?
censure de Twitter
Savez-vous que Twitter refuse obstinément de publier votre article "Les fake news (fausses nouvelles), ça vient aussi des Présidents de la République" ?
RÉPONSE @Philippe S. Robert
Non, vous me l'apprenez et je vous remercie de votre vigilance. Nul doute que Tweeter ait redouté après ce titre un brin provocateur un contenu hautement subversif. Mais honnêtement, quand on a vu à plusieurs occasions ce qu'a pu charrier ce canal…, cette censure ne me chagrine pas.
Plus encore, comme mon choix personnel m'a conduit à m'écarter résolument de tous les réseaux sociaux quels qu'ils soient, je vous avouerai même que cette exclusion me convient et que quelque part je m'en honore.
Merci quand même de tous vos efforts… Bien cordialement.