Le gouvernement travailliste du Royaume-Uni, en quête d’un rapprochement commercial avec l’Union européenne, a rejeté jeudi sa suggestion d’adhérer à un accord douanier regroupant ses États membres, ainsi que des pays méditerranéens et de l’est du continent. “Nous n’avons actuellement aucun projet de rejoindre cet accord », a affirmé Nick Thomas-Symonds, le ministre des Relations post-Brexit avec l’UE.
Pourtant, selon le commissaire européen au Commerce Maros Sefcovic, l’Union européenne est prête à “envisager” d’intégrer le Royaume-Uni à cet accord, destiné à fluidifier les chaînes d’approvisionnement en supprimant certaines taxes entre ses signataires, estimant que « la balle est dans le camp » de Londres. Cette Convention pan-euro-méditerranéenne (PEM) regroupe l’UE, des États méditerranéens comme l’Algérie, le Maroc ou l’Egypte et des pays des Balkans.
Nick Thomas-Symonds a souligné pour sa part que le Royaume-Uni était “toujours à la recherche de moyens de réduire les obstacles au commerce, mais dans les limites de [ses] lignes rouges”. Depuis son arrivée au pouvoir il y a six mois, le chef du gouvernement travailliste Keir Starmer n’a eu de cesse de tenter de réchauffer les relations avec l’UE après des années de tensions post-Brexit, mais sans revenir sur ce divorce, ni rejoindre le marché unique.
La rupture a compliqué les échanges avec l’UE, qui reste le principal partenaire commercial du Royaume-Uni, malgré un accord de libre-échange. Le pays, qui espère par ailleurs relancer des discussions sur un accord de libre-échange avec Donald Trump, a conclu depuis le Brexit des traités commerciaux avec l’Australie, la Nouvelle-Zélande ou Singapour. Des négociations avec l’Inde traînent en longueur. Il a officiellement rejoint en décembre le partenariat de libre-échange transpacifique (CPTPP) qui compte désormais 12 membres. Ce partenariat dont les Etats-Unis se sont retirés en 2018 pour des raisons protectionnistes invoquées par Donald Trump et à rebours de sa stratégie visant à contrecarrer l’influence chinoise dans le Pacifique, représente environ 15 % du PIB mondial avec le Royaume-Uni. Il n’est toutefois pas encore un marché intégré.