Un événement trop rare pour l’ignorer. Les écrivains libéraux ne sont pas souvent récompensés avec le prix Nobel. Mario Vargas Llosa est non seulement un énorme écrivain mais aussi un défenseur hors pair des idées libérales .
Le Péruvien Mario Vargas Llosa vient d’obtenir le prix Nobel de littérature. C’est une excellente nouvelle pour ceux qui aiment l’écrivain mais aussi pour nous, les libéraux. Vargas Llosa a défendu les solutions libérales en économie et a été l’un des grands admirateurs de Margaret Thatcher, qu’il a d’ailleurs rencontré plusieurs fois. J’ai eu plusieurs fois l’occasion d’écrire sur lui dans les colonnes de ce site. A nos lecteurs, je conseillerais au moins deux ouvrages, Les Enjeux de la liberté, des essais sur l’idée libérale et La fête au bouc, l’un des plus grands romans que j’ai lu sur une dictature politique. Mais on oublie souvent que Vargas Llosa a même été candidat en 1990 à la présidence du Pérou. Avec justement un programme libéral. Il raconte les trois années de « vie politique » – candidature, campagne, élections – dans un livre intitulé Le poisson dans l’eau. Pendant sa campagne, il défendra un programme libéral : on ne sort pas de la pauvreté en redistribuant le peu qui existe mais en créant plus de richesses, il faut ouvrir les marchés, stimuler la concurrence et l’initiative personnelle, étendre la propriété privée au plus grand nombre, dénationaliser l’économie et la psychologie des Péruviens, en remplaçant la mentalité de celui qui attend tout de l’Etat par un esprit moderne qui confie à la société civile et au marché la responsabilité de la vie économique. Un programme qui s’appliquerait très bien à la France d’aujourd’hui ! Vargas Llosa perdit les élections non pas à cause de ce programme mais parce qu’il n’a pas su se comporter en vrai politique en faisant des alliances et des calculs électoralistes inévitables pour gagner des élections. Mais le plus important est le fait qu’il ait pu prêcher la parole libérale partout dans le pays. Les Péruviens ont compris qu’il existait un autre ordre économique que le socialisme et que la Liberté pouvait être gagnée. Même si par la suite il a complètement abandonné la vie politique, Mario Vargs Llosa, ami de Jean-François Revel, restera, comme ce dernier, l’un des plus importants défenseurs de la Liberté.