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Le placement des chômeurs est l’affaire du privé

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On ne peut que se réjouir de l’initiative du gouvernement qui vient de confier (fin juillet) à 31 opérateurs privés l’accompagnement de 320 000 chômeurs dans leur recherche d’emploi. Mais il faudra aller plus loin et instaurer une concurrence entière comme cela existe ailleurs en Europe.

Le Pôle emploi (l’ancienne ANPE) va consacrer un budget de 425 millions d’euros sur deux ans pour rémunérer ces structures, à qui sont confiées deux types de tâches différentes : le placement des publics éloignés de l’emploi et l’accompagnement des licenciés économiques. L’opération n’est pas généralisée et elle reste limitée à deux ans. Mais elle mérite d’être mentionnée car tout est passé en douce malgré l’opposition des syndicats. Nos technocrates ont-ils enfin compris que les résultats du Pôle Emploi sont tellement désastreux qu’il fallait demander au privé de s’occuper des chômeurs ?

Malgré plusieurs rapports de la Cour des comptes et de nombreuses critiques dans les médias, l’organisme public de placement des chômeurs détient depuis plus de 40 ans le monopole dans ce domaine et ne cesse de bénéficier de crédits supplémentaires.

Aujourd’hui, le Pôle Emploi dispose de 4 Mds d’euros et de 24.000 agents pour « placer » entre 2 et 7 % des chômeurs ce qui représente environ 300 000 chômeurs par an. Pour 10 fois moins d’argent, les structures privées auront comme tâche de placer un nombre équivalent de chômeurs.

Au niveau européen, le placement des chômeurs a été privatisé et soumis à la concurrence dans la plupart des pays. En Allemagne, en Suède, au Danemark, aux Pays-Bas ou en Grande-Bretagne, le sans-emploi a la possibilité de choisir entre plusieurs organismes privés. En Grande-Bretagne par exemple, les job centres sont incontournables pour comprendre la réussite britannique dans la guerre contre le chômage. Ces job centres fonctionnent comme des services privés : un véritable guichet unique, avec, en face du chômeur, un seul interlocuteur qui à la fois propose des postes et décide du versement des indemnités de chômage. En d’autres mots, une aide active et un contrôle renforcé. Les agents des job centres ont une formation commerciale, sont embauchés sur contrat de droit privé et souvent récompensés selon leurs performances. Le placement d’un chômeur dans une région sinistrée ou un secteur en difficulté peut ainsi être primé : l’employé touche un salaire plus élevé et des primes en conséquence.

Victime de la sclérose administrative, le « service public » du placement des chômeurs en France nécessite des changements radicaux. En commençant par la privatisation et l’ouverture à la concurrence. C’est dans l’intérêt des chômeurs.

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