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Le débat télévisé catastrophique de Joe Biden alarme le camp démocrate

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« Panique dans le camp démocrate »… « Débat désastreux pour Biden qui aggrave les doutes sur sa candidature »… Ces grands titres du Washington Post et de Bloomberg illustrent la réaction unanime de la presse pourtant pro-démocrate dans les heures qui ont suivi le premier débat télévisé entre Joe Biden et Donald Trump.

En acceptant un premier débat aussi tôt dans la campagne qui conduit à l’élection du 5 novembre, Joe Biden s’était convaincu qu’il allait une fois pour toutes couper court aux critiques selon lesquelles il est trop vieux pour un second mandat. Il voulait prouver qu’il n’était ni gâteux, ni dépendant des fiches et téléprompteurs qui lui dictent en temps normal ce qu’il doit dire. De l’avis général, il a démontré exactement le contraire. Un second débat est prévu pour le 10 septembre. À condition que Joe Biden soit encore en piste…

Le regard perdu, balbutiant, incapable d’enchaîner des phrases cohérentes pour démontrer son point de vue, pourtant souvent plus juste que celui de son adversaire, le président sortant a fait beaucoup de peine aux Américains. Avant même le débat, déjà, les deux tiers des électeurs étaient convaincus qu’il est trop vieux pour briguer un nouveau mandat.

Naufrage de Biden, en direct devant plus de 48 millions d’Américains

À 81 ans, âge plus qu’honorable pour un président, Joe Biden est manifestement mûr pour la retraite. Il aurait dû l’accepter depuis des mois, afin de sauver son parti et son pays d’une aventure catastrophique. Face à ce naufrage du démocrate, en direct devant plus de 48 millions d’Américains, son rival a été égal à lui-même. Donald Trump, agressif, revanchard, vantard, expert de l’exagération et de la caricature, a asséné coup sur coup à son adversaire. Il a largement atteint son objectif : clamer que Joe Biden précipite l’Amérique vers la décomposition, sous les effets cumulés d’une immigration et d’une criminalité galopantes, assorties d’une inflation et d’un endettement incontrôlés. L’ancien président a paru sûr de lui, déterminé, et très vert pour un homme de 78 ans. Même ceux qui le détestent sont obligés de constater qu’il est en bien meilleure forme que le sénile président sortant.

La déroute de Joe Biden est d’autant plus pathétique que sur certaines questions déterminantes, comme la guerre en Ukraine, ses arguments étaient les meilleurs. Donald Trump, lui, a dit que Vladimir Poutine avait déclenché le conflit parce qu’il avait perçu une faiblesse maladive chez Joe Biden, et il a prétendu qu’il réglerait le problème au lendemain de l’élection de novembre, avant même de devenir président mi-janvier… À Moscou, on comprendra qu’une administration Trump serait prête à dicter à Kyev la cession de territoires conquis par l’armée russe…

Des ténors du Parti démocrate sont-ils prêts à se rendre en délégation à la Maison-Blanche pour prier leur président de renoncer à sa campagne ? Qui osera affronter un Joe Biden plus que jamais convaincu qu’il est le seul à pouvoir « sauver l’Amérique et la démocratie d’un retour de Trump » ?

Donald Trump a maintenant tout intérêt à ce que Joe Biden, son meilleur ennemi, reste en lice

Le président sortant dispose déjà de la majorité de délégués nécessaires pour l’emporter lors de la convention démocrate mi-août, qui nommera formellement Joe Biden et Kamala Harris candidats à la Maison-Blanche. Aucun changement n’est possible sans que Joe Biden lui-même accepte d’abord de jeter l’éponge. Les primaires démocrates sont closes. Dans les heures qui ont suivi sa déroute dans les studios de CNN à Atlanta, Joe Biden a du reste réitéré son intention de poursuivre sa campagne.

Confrontées à ce refus qui confine au déni de réalité, des personnalités démocrates plus jeunes et plus crédibles font mine de soutenir le vieux cheval épuisé. Gretchen Whitmer, gouverneure du Michigan, JB Pritzker, gouverneur de l’Illinois, Gavin Newsom, gouverneur de Californie, donnent publiquement le change. « C’est lui que nous avons nommé. Rien n’a changé ce soir » résumait Gavin Newsom. On comprend, implicitement, que personne ne souscrit à l’idée que Kamala Harris, encore moins populaire que Joe Biden, pourrait prendre le relais en cas de renoncement du président sortant.

L’ironie est que Donald Trump a tout intérêt à ce que Joe Biden, son meilleur ennemi, reste en lice. Face à un Joe Biden éteint, l’homme qui a transformé le Parti républicain en parti nationaliste peut plus facilement briller.

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