Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a annoncé lundi 6 septembre que le chèque alimentaire pour les ménages les plus précaires serait mis en place en 2022. Une mesure qui, au mépris de la responsabilité individuelle et du bon sens, favorise encore une fois l’assistanat et entretient les mirages écologistes.
Face à Jean-Jacques Bourdin, Bruno Le Maire en a fait déchanter plus d’un : « Nous aurons un premier rapport mi-octobre, et nous aurons un rapport définitif de proposition au début du mois de janvier 2022 ». Le chèque alimentaire durable n’est donc pas près d’être signé. Promis par Emmanuel Macron lors de la Convention sur le Climat le 14 décembre 2020, il est destiné aux ménages précaires afin qu’ils achètent des produits locaux, durables et bio.
Il apparaît donc que cette mesure comporte deux facettes : une visée sociale, répondre à la détresse alimentaire des foyers précaires, et une visée écologique, favoriser les produits issus de l’agriculture biologique. A l’heure où 82% des consommateurs déclarent veiller à avoir une alimentation saine, on pourrait se féliciter d’une décision qui ferait d’une pierre deux coups ; mais ces deux objectifs ne semblent guère faits pour s’accorder.
La précarité et le bio sont incompatibles
En effet, 60% des Français font leurs courses hebdomadaires dans des supermarchés, qui ont la préférence des foyers précaires. Une étude de In-Store Media menée avec Ipsos révèle que pour 86% des consommateurs, le prix et les promotions arrivent en tête des facteurs d’influences dans le choix des produits. La note finale est donc au cœur des préoccupations des Français : 45% d’entre eux sont à dix euros près (chiffre de 2020). Cela a pour conséquence que seulement 55% des consommateurs arrivent à concilier l’achat de produits alimentaires qu’ils estiment sains et responsables avec leur budget.
Quant aux produits issus de l’agriculture biologique, c’est une tout autre affaire. Seuls 18% des Français en consomment, et ce chiffre grimpe à 34% pour les Parisiens. Ils s’adressent donc en premier lieu aux cadres aisés des grandes villes, en raison de leur coût beaucoup plus important. De fait, d’après une étude réalisée par Linéaires, les produits bio coûteraient en moyenne 75% plus cher que les autres, et non pas 30% comme cela est souvent prétendu. C’est ici l’occasion de rappeler que le sacro-saint bio n’est pas si vert que cela. Christophe Brusset, cadre dans l’agroalimentaire depuis 27 ans et auteur du livre Les Imposteurs du bio , explique que le label bio ne saurait constituer une véritable garantie en raison des règlements européens qui ne le définissent pas correctement, ce qui laisse la porte ouverte à de multiples interprétations et accommodements incluant plus ou moins de pesticides et plus ou moins de fraude…
Offrir un chèque alimentaire durable, c’est considérer une fois de plus que tout doit se régler avec des subventions. Or en réalité, si une personne reçoit une subvention, c’est parce qu’à l’autre bout de la chaîne un contribuable s’est fait prélever une partie de son salaire pour cela ; un contribuable que l’on oblige donc à financer une opération de toilettage, car il est illusoire de penser qu’un montant compris entre 30 et 60€ puisse changer le comportement du consommateur à long terme. C’est enfin une opération hypocrite car elle trompe les Français sur les vraies priorités des ménages précaires, qui ne se trouvent certainement pas dans la barquette de framboises françaises et bio à 28€ le kilo chez Naturalia.
Une mise en œuvre ubuesque
Au-delà de ces contradictions de principes, la mise en pratique du chèque alimentaire durable soulève de nombreux obstacles. Bruno Le Maire l’a d’ailleurs finement relevé : « C’est très compliqué à mettre en œuvre, je ne vous le cache pas, et je pense qu’avant de mettre en œuvre une solution de ce type il faut s’assurer qu’elle puisse fonctionner ». Une des raisons en est que les différents acteurs sociaux ne sont pas d’accord sur le nombre de bénéficiaires potentiels : cinq millions et demi pour le ministère de l’Economie et des Finances (c’est-à-dire tous ceux qui sont inscrits sur les listes des centres communaux d’action sociale), huit millions pour le Secours populaire.
Une fois définis les bénéficiaires du chèque alimentaire durable, la question se posera ensuite de l’utilisation à bon escient de cet argent : il ne faudrait pas qu’il suive la même voie tortueuse que l’allocation de rentrée scolaire par exemple… L’idée serait donc de demander aux acteurs de la grande distribution de préparer des paniers de produits bio, composés majoritairement de fruits et de légumes. On se demande bien alors qui va financer ce surcoût de temps et de main-d’œuvre.
La solution que l’état socialiste ne veut pas voir : la responsabilité individuelle
La solution au défi social et environnemental se trouve peut-être davantage du côté de la responsabilité personnelle : le fait-maison est économique et permet à chacun de contrôler ce qu’il y a dans son assiette en privilégiant les produits de saison. D’ailleurs, les Français l’ont redécouvert massivement durant le confinement et la tendance ne cesse de s’affirmer puisqu’il est désormais plébiscité par 96% d’entre eux. Parmi ceux qui le pratiquent déjà, 83% s’y sont mis pour des raisons économiques et 73% pour des raisons environnementales. Selon une étude réalisée par Ipsos en février 2021, 88% des adeptes cuisinent à partir de produits bruts non transformés.
Dès lors, plutôt que de faire les poches du contribuable, comme d’habitude, peut-être pourrait-on se fier au bon sens ? Plutôt qu’un chèque alimentaire durablement douteux, peut-être pourrait-on concocter une allocation unique, comme le propose l’IREF. Elle aurait le double avantage de responsabiliser les allocataires et d’assainir le marécage d’aides en tous genres dans lequel l’Etat s’embourbe de plus en plus.
3 commentaires
Le chèque alimentaire durable de Macron, une arnaque peinte en vert
Le communisme primaire est de plus en plus engagé tout comme l’augmentation de la pauvreté en France hormis tout ce qui touche à des services publics. Comme dans les pires pays communistes.
Le chèque alimentaire durable de Macron, une arnaque peinte en vert
Macron aura émaillé son quinquennat de mesurettes, cette nouveauté en est une de plus.
Après nous avoir enfumés avec sa théorie du ruissellement dont on a pu voir que c’était une farce, il a avec application pilonné les retraités sur la foi élucubrations du COR et de France Stratégies. Il a piqué 5 euros par mois aux étudiants, « en même temps » il a aboli l’ISF ( ce qui a permis de belles économies à certains ministres) remplacé par l’IFI qui taxe des propriétaires de bien familiaux qui n’ont pris de la valeur que parce que se trouvant en zone touristique.
Pour paraître un rien écolo, il subventionne à outrance ces saletés d’éoliennes en faisant contribuer les abonnés d’EDF. A ce propos je me permets de noter au passage que sur ma facture d’électricité les taxes représentent 33% du montant total, car il y a les taxes sur les taxes de même que pour les carburants. Aussi je m’insurge quand Le Maire vient nous parler de chèque-énergie, réservé bien sûr aux « plus modestes » c’est à dire en faisant payer les autres qui n’ont droit à aucune de ces sucreries.
D’ailleurs, Macron ainsi que son prédécesseur, ne se rend pas compte que chaque fois qu’il ajoute une petite taxe (sur les mutuelles par exemple) ce sont les adhérents qui paient.
A la fin ce bazar commence à ressembler à une économie soviétique.
surtout que le cheque alimentaire, c’est combien ? 50 euros par mois ? donc ça fait grosso modo 50/30 jours = 1.60 euros par jour , waaaaaaaaaaaaaaaaaa tu vas beaucoup manger avec 1.60 euros par jour…