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La leçon des élections australiennes

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La plupart des médias français ont la fâcheuse habitude d’ « oublier » les événements qui n’arrangent pas leur credo idéologique. C’est le cas concernant les très récentes élections australiennes qui ont à peine été mentionnées. Et pour cause. Après six années de gouvernement travailliste, les Australiens ont choisi d’élire un vrai libéral-conservateur comme Premier ministre, Tony Abbott.

Tony Abbott a fait campagne en faveur des baisses massives d’impôts et contre une politique qui favorisait la taxation et les réglementations. Un symbole de cette taxation travailliste est la taxe carbone, une terrible usine à gaz qui a fini par lasser les contribuables et les entreprises.
De même, les nouveaux impôts sur l’industrie minière n’ont pas été digérés par les Australiens. Le plan de relance à 19.7 Mds de dollars australiens du gouvernement travailliste a fait passer le surplus budgétaire de 2007-2008 en un déficit de 32.1 Mds de dollars australiens en 2010. Cela ne correspond pas à un pays beaucoup plus habitué à des réformes libérales.

En octobre 2004, la coalition conservatrice dirigée par le Premier ministre John Howard avait aussi remporté haut la main un quatrième mandat d’affilée. Alors que les sondages le donnait au coude à coude avec le travailliste Mark Latham, le Premier ministre a gagné 87 sièges à la Chambre des représentants (Chambre basse), soit un gain de quatre députés par rapport à l’Assemblée sortante et a aussi obtenu la majorité au Sénat. Les médias avait aussi passé sous silence ces résultats excellents obtenus par un ami de l’ancien président George W. Bush.

L’Australie venait de connaître 20 années de prospérité économique (4 % de croissance en moyenne/an) et de baisse du chômage (environ 5 %), avec des réformes audacieuses de privatisation et de libéralisation des pans entiers du secteur économique. Le libéral John Howard a complètement transformé l’économie de son pays même si les premières réformes ont été lancées par le Labour au début des années 1980 : privatisations, suppression des tarifs douaniers, déréglementations, démantèlement des syndicats comme en Grande-Bretagne, suppression du statut de fonctionnaire. Il s’en est suivi 15 années de croissance économique ininterrompue pendant lesquelles Howard a fait baisser les prélèvements obligatoires de 44 % à moins de 30 %. Le taux de chômage est tombé à 5 % et l’industrie manufacturière n’a cessé d’employer à tour de bras, une performance affichée plus souvent par les pays asiatiques.

Une des plus célèbres mesures du gouvernement Howard a été l’introduction des AWAS (Australian Workplace Agreements), des contrats individuels entre l’employeur et l’employé. Les études montrent que les employés bénéficiant de ces contrats gagnent en moyenne 35 % de plus par semaine que ceux qui sont restés avec des contrats collectifs. Grâce à cette flexibilité, le salaire minimum (fixé par le marché) est parmi les plus élevés au monde : 1300 euros par mois (1 100 euros en France).

Malgré son éloignement, l’Australie n’en constitue pas moins un laboratoire de réformes libérales. Un excellent pour beaucoup de pays qui sont en quête de solutions à leur crise économique.

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