La corporation des professeurs d’économie dans les lycées concocte un programme pour l’enseignement applicable en 2012. Naturellement, il faut démontrer les erreurs et les injustices de l’économie marchande et de la mondialisation. Quelques morceaux choisis par Nicolas Lecaussin.
L’enseignement de l’économie au lycée a toujours été la chasse gardée des idéologues gauchisants qui ont voulu envoyer un message clair aux élèves : le marché est mauvais et il doit être régulé. Autour de ce message on a distillé des discours politiquement corrects sur l’entreprise, les patrons, le profit et autres « tares » de l’économie libre.
A cela s’ajoute la référence permanente à des concepts sociologiques, qui règnent sur les débats ouverts ces dernières années concernant les programmes. Lorsqu’on connaît la très grande majorité des sociologues français on a de quoi être inquiets. Au demeurant la sociologie est incompatible avec l’individualisme méthodologique qui est la règle des économistes sérieux depuis… Adam Smith.
Les programmes doivent « former des citoyens »
Après les réformes lancées par l’ancien ministre Xavier Darcos, qui ont concerné les programmes des manuels de seconde et de première (qui s’appliqueront en principe à la rentrée 2011), ce sont ceux de terminale ES prévus pour 2012 qui font l’actualité. Ces manuels devront aborder les thèmes du travail, de l’emploi et du chômage, thèmes ô combien sensibles dont le contenu ne saurait échapper aux faiseurs de discours marxisants. L’Association des professeurs de SES (Apses) vient de frapper un grand coup en publiant son projet de réforme fondé sur une enquête réalisée auprès de 525 professeurs. Ce projet se veut une réponse aux grands enjeux contemporains : « La proposition de l’APSES a comme objectif de concourir à la formation de citoyens aptes à saisir les enjeux des choix relatifs à quelques grandes questions contemporaines centrales par l’apprentissage des savoirs et méthodes des différentes sciences sociales. Des questions telles que : Comment lutter contre le chômage ? L’école favorise-t-elle la mobilité sociale ? Faut-il contrôler les flux de capitaux ? ». Ces 12 grandes questions doivent « participer à la formation citoyenne dont les lycéens et nos démocraties ont besoin pour se situer de façon critique dans nos sociétés complexes et entreprendre avec succès des études supérieures diversifiées. » La « lutte contre le chômage », le « contrôle des flux des capitaux » et encore plus, la « formation citoyenne » ne laissent aucun doute sur le message que l’Apses souhaite transmettre aux élèves.
Les grandes questions de la proposition de programme de l’APSES :
Innovation, croissance et développement – Dans quelle mesure la croissance favorise-t-elle le développement ? – Comment les innovations influencent-elles la croissance économique ? – Comment favoriser l’innovation ?
Travail, emploi et chômage – Quels sont les effets des évolutions de l’organisation du travail sur l’emploi ? – Comment lutter contre le chômage ? – Les évolutions de l’emploi affaiblissent-elles la cohésion sociale ?
Inégalités et cohésion sociale – Les transformations de l’Etat providence permettent-elles de réduire les inégalités ? – L’école favorise-t-elle la mobilité sociale ? – En quoi les conflits sociaux sont-ils source de changement social ?
Mondialisation et régulation internationale – L’internationalisation des échanges favorise-t-elle le développement ? – Les stratégies d’internationalisation des firmes menacent-elles l’emploi ? – Faut-il contrôler les flux de capitaux ?
Les détails de ce nouveau programme concocté par l’Apses confirment nos craintes. « A partir de l’exemple du patrimoine naturel, on montrera que la croissance économique peut engendrer des externalités négatives» (sic). Concernant les entreprises, le programme devra montrer comment « la concurrence peut freiner l’innovation du fait de l’existence des externalités» (encore sic). Le monde du travail sera étudié en fonction des causes du chômage qui sont « multiformes » ainsi que les causes de l’exclusion sociale. De même, l’importance de l’Etat-providence occupera une place importante dans la description de la lutte contre les inégalités. Enfin, une large place sera consacrée aux effets sur l’emploi des firmes multinationales. Comment le monde du travail réagit aux implantations des multinationales ? Et comment les institutions internationales pourront contrôler et maîtriser tous ces bouleversements économiques ?
Vaste programme ! Et certains manuels actuels joignent l’image au texte : le marché du travail est illustré par un marché aux esclaves (Hatier 2007)…
2 commentaires
réforme des programmes
J’espère que votre article sera beaucoup lu et surtout par nos chers enseignants en économie. Leur programme nous conduit tout droit au régime nord coréen; qu’ils ne se fassent pas d’illusion. Ils sont tellement formatés par l’idéologie marxiste qu’ils ne s’en rendent pas compte.
Dans quelques temps il se pourrait bien qu’on descende dans la rue comme les tunisiens
Professeur d’économie
Ma prof d’économie de terminal traitait les « capitalistes » de « parasites », et pouvoir avoir protesté j’ai étè exclus de cour.