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François Hollande est (très) loin de Tony Blair

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Le discours de François Hollande et son accueil montrent que les socialistes français ne sont même pas mûrs pour la social-démocratie. Ils en restent aux vielles lunes marxistes. Par contraste, Tony Blair avait rompu avec le travaillisme révolutionnaire, et avait fait des réformes libérales en privatisant largement. La différence entre Hollande et Blair est marquée par Nicolas Lecaussin.

On aurait espéré de la part du Parti socialiste un Tony Blair pour réformer – enfin – la France. On aura droit à un candidat des années 1980 et non du XXIe siècle. En économie, François Hollande propose tout ce qui n’a pas marché dans le passé. Lorsqu’il a été élu en 1997, Tony Blair a coupé tout lien avec le passé économique des travaillistes.

Hollande : retour aux vieilles lunes marxistes

Les mots les plus prononcés pendant son discours de dimanche ont été « je », « nous », « République », « égalité » et « justice ». Des mots comme « individu », « réformes », « privatisation » ou « concurrence » étaient absents. Dans la pure tradition socialiste, Hollande lance de nouveaux emplois subventionnés (les « contrats de génération »et 150 000 « emplois d’avenir »), propose la création d’une « Banque publique d’investissement » et renforce le rôle de l’Etat dans le secteur éducatif. Pour le secteur de la santé, dont la faillite est très proche, il n’a rien trouvé de mieux que « l’encadrement des honoraires ». Bien entendu, la priorité ce sont les « logements sociaux » et « l’encadrement des loyers ». C’est à l’Etat et aux collectivités locales de s’en occuper.

Son ennemi est désigné : la finance. M. Hollande ne sait probablement pas que l’Etat emprunte sur les marchés financiers… Question fiscalité, il créera une nouvelle tranche d’imposition à 45 % pour les revenus supérieurs à 150 000 euros (il est vrai, on est loin de 4 000 euros par mois évoqués en 2007). Les riches contre les pauvres, la finance contre l’économie réelle, le marché contre l’Etat, tous les ingrédients de l’économie marxisante sont présents dans les propositions de François Hollande.

Tony Blair a tourné le dos au socialisme

En juillet 1994, Tony Blair est élu à la tête du Parti travailliste. L’une de ses premières mesures est l’élimination de la clause IV de la charte du parti, portant sur les nationalisations et qui date de 1918. Cette clause soulignait le rôle de l’Etat dans l’économie et l’importance de l’interventionnisme. Tony Blair la remplace par une formulation qui met davantage en évidence le rôle du libre marché et de la compétition dans l’économie. Il s’agissait d’un véritable rejet du socialisme. Le 1er mai 1997, Blair sera élu alors que les conservateurs étaient au pouvoir depuis 1979. Il adoptera une série de mesures libérales en libéralisant l’économie (tous les secteurs seront concernés, y compris l’éducation), en insistant sur le rôle de l’individu et la création d’entreprises et en réformant en profondeur l’Etat-providence. Les chômeurs – surtout les plus jeunes – seront obligés d’accepter un travail en échange des allocations perçues. Blair a aussi fait adopter plusieurs salaires minimums (pour les jeunes et les plus âgés) afin de rendre l’économie plus compétitive et le marché du travail plus flexible. Blair est resté au pouvoir jusqu’en 2007 et a été réélu trois fois de suite. François Hollande aurait pu s’inspirer de Tony Blair. Il a préféré Mitterrand. Pour le meilleur et – surtout – pour le pire.

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8 commentaires

Anonyme 7 février 2012 - 1:34

L’ex URSS !
Ou encore le 17 ème siècle avant Jésus-Christ…!

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Anonyme 7 février 2012 - 5:36

LIBERALISME
La grande question de ces élections est: « Qui propose une politque libérale au sens litérale? ».

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Anonyme 9 février 2012 - 3:22 Répondre
Anonyme 8 février 2012 - 2:05

LE DRAME DE LA FRANCE
Je récapitule.

Le programme commun socialo-communiste de 1981 a d’abord conduit notre Pays à la ruine…!.

Qui s’en souvient ?.

Depuis plus de 30 ans, les successeurs ont mené pratiquement la même politique..!?

Résultat : 1700 milliards de dette + déficit budgétaire + faillite :

– Des collectivités locales..!

– Du système de protection sociale)..!

– de toutes les technostructures collectivistes..!

malgré des prélèvements hallucinants…! (nous sommes les champions du monde).

La France ne peut, dans ces conditions, s’en sortir car elle ne pourra pas rembourser.

A quand de véritables gestionnaires compétents, honnêtes, qui ne sortent surtout pas du sérail politique et de l’ENA…!

Quand comprendra t’on l’exaspération de nos compatriotes due aux mensonges permanents.

Où est la confiance ?

A quand le retour du simple BON SENS… ?.

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Anonyme 9 février 2012 - 8:44

La même chanson
Moi je m’en souviens: avec Mitterand après l’état de grâce, ce fut le coup de grâce; avec Hollande l’enchanteur, après l’enchantement, ce sera le désenchantement. Le BON SENS est la vertu la moins partagée. Qui voudrait investir en France vu le coût du travail, les nombreux congés, RTT, le carcan du Code du Travail, sans compter les grèves à répétition qui ont minées le commerce du pays? Les entrepreneurs ont bien du courage!

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Anonyme 30 janvier 2013 - 3:05

les Propositions de François Hollande
Je suis plus qu’agacé par se qui sert de motivation et de réponse standard à toutes les questions qui sont posées au Gouvernement depuis 6 mois, je veux parler du refrain à la mode « c’est dans le livre de François Hollande « , comme si tous les électeurs avaient lu, compris et approuvé la soixantaine de mesure proposée. Je pense que même ceux qui ont votés P.S. au deuxième tour des Présidentielles ne sont pas obligatoire-

ment d’accord avec tout.

Sans parler de ceux très nombreux qui ne l’ont pas lu ou qui n’ont pas tout lu.

Cette pratique relève du sectarisme et me rappelle le  » livre rouge  » de Mao, encore un dictionnaire de la pensée unique ( un qui pense et les autres qui suivent ).

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Anonyme 8 février 2012 - 2:57

Bonnet blanc et blanc bonnet
Malheureusement le programme de Sarkozy (si on en juge d’après ses actes passés) n’est pas très différent. Même étatisme, même refus des réformes, même mépris de la finance, même révulsion instinctive à l’égard de l’individu libre et responsable. Ils ne se différencient qu’à la marge.

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Anonyme 10 février 2012 - 9:49

L’Etat devrait renforcer le poids des créateurs de richesse.
L’Etat devrait s’occuper en priorité… des entrepreneurs, de ceux qui réussissent, afin qu’ils se développent encore davantage. Leur succès entraînera la création d’emplois, résolvant les problèmes de pauvreté.

Depuis des décennies les gouvernants font l’inverse : ils empêchent l’entrepreneur de se développer en le décourageant fiscalement et donne son argent, durement gagné, à des désœuvrés qui se demandent ce que leur apporterait de travailler.

Je schématise, bien entendu, mais l’esprit est là : pas de pitié pour ceux qui tentent et réussissent, compassion généreuse pour les protestataires quémandeurs. Résultat : la ruine pour tous.

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