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Frais de scolarité dans les universités américaines : très élevés mais couverts par les aides !

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Pour la plupart des Français, il est entendu que le système éducatif américain est trop libéral, donc trop inégal et inabordable pour une partie de la population. Les montants des frais de scolarité, à première vue extravagants, y sont pour beaucoup. Mais si l’on regarde de près, la réalité est plus nuancée. Ainsi, en comparant les six meilleures universités américaines via les statistiques qu’elles publient chaque année, il apparaît que le système éducatif des grandes universités privées américaines est très bien organisé, et beaucoup moins injuste qu’on ne le dit.

Des frais de scolarités importants

Pour espérer intégrer une de ces six plus prestigieuses universités américaines, un étudiant devra verser une somme très importante allant de 48 900 à 61 000 dollars par an (figure 1).

figure1.png

Cette somme est bien supérieure à la moyenne des frais de scolarité des autres universités américaines privées qui est de 35 000 dollars par an. Ce qui semble plutôt logique et juste, car ces universités sont les meilleures non seulement des Etats-Unis, mais aussi du monde. Elles dispensent une éducation inégalable et donc promettent les meilleures carrières (et salaires).

Ces montants semblent donc prohiber l’accès à l’éducation supérieure de quasi tous les étudiants, excepté une infime minorité issue de familles riches, ou alors les pousser à s’endetter. Cependant, les aides financières déployées par les universités permettent de rétablir un équilibre.

Aides financières

Ces aides financières sont très importantes. Elles prennent la forme de dons purs et simples que les étudiants reçoivent sur un seul critère : le revenu des parents. Il faut noter qu’elles ne proviennent qu’en petite partie de subventions publiques (et donc du contribuable). Le système est soutenu par deux autres sources de financement. D’abord les dons des anciens étudiants souhaitant remercier l’université qui leur a permis de réussir, et certains s’élèvent à plusieurs centaines de millions de dollars. Ensuite, les partenariats entre les universités et les entreprises : ces dernières, en échange du lancement de programmes de recherche universitaire qui leur serviront par la suite, s’engagent à financer les premières.

figure2.png

Des aides qui profitent même aux familles aisées

Les statistiques fournies par les universités montrent que ce ne sont pas seulement les familles pauvres mais aussi les familles relativement aisées qui bénéficient très largement de ces aides (figure 2). Par exemple, à Princeton, une famille gagnant 13 500 dollars par mois ne s’acquittera d’aucun frais de scolarité ! Une autre, avec 16 000 dollars par mois, paiera moins de 20% des frais de scolarité. Au MIT, 38 % des étudiants n’en payent simplement pas !

Un endettement très faible pour les étudiants

Le nombre d’étudiants obligés de s’endetter est donc en réalité assez faible. (figure 3). De plus cet endettement est généralement très limité (autour de quelques milliers de dollars) et donc remboursable rapidement, compte tenu des salaires à la sortie de ces prestigieux établissements.

figure3.png

100% des étudiants dans une situation financière confortable

Statistique commune aux six universités en question : 100% de leurs étudiants ayant besoin d’une aide financière (frais de scolarité, logement, nourriture, fournitures scolaires) l’ont obtenue. Le système d’aide des grandes universités américaines ne délaisse aucun étudiant et fournit une aide parfaitement appropriée à ceux qui en ont besoin.

Sources

https://admission.princeton.edu/cost-aid/financial-aid-numbers

https://college.harvard.edu/financial-aid

https://college.harvard.edu/guides/financial-aid-fact-sheet

https://cc-seas.financialaid.columbia.edu/how/aid/works

Undergraduate students

https://finaid.yale.edu/costs-affordability/affordability
https://financialaid.uchicago.edu/files/documents/2019-2020-uchicago-college-aid-handbook-students-families.pdf

https://collegeadmissions.uchicago.edu/cost-aid

figure1.pngfigure2.pngfigure3.png

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14 commentaires

Philippe GERARD 25 septembre 2020 - 10:47

Coûts des universités US
Bonjour,

voter article est intéressant mais un peu sommaire. La réalité est plus complexe. C'est vrai que l'aide financière peut être importante mais elle repose sur la famille, ce qui n'est pas toujours facile au niveau graduate school, car alors les étudiants sont souvent depuis longtemps indépendants et ne peuvent pas revenir demander de l'argent à leurs parents. J'ai été dans ce cas. L'aide m'a été refusée à Harvard car mes parents gagnaient trop bien leur vie alors que depuis 3 ans, je vivais ma vie en indépendance financière totale. Cela n'a pas été une catastrophe. J'ai fait un prêt que j'ai remboursé au bout de 5 ans après mon diplôme. Mais pour beaucoup de collègues de travail ensuite, j'ai connu de nombreuses personnes pour qui l'accès à même une State University de leur propre état a été impossible. C'est pourquoi d'ailleurs certains s'engagent dans les forces armées qui proposent des moyens d'intégrer des universités après une certain nombre d'années de service et certains reprennent un cursus universitaire après des années de travail, souvent aidés par leur employeur du moment. Je reste, comme la majorité de mes amis Américains, opposé à la gratuité des cours, rien n'est gratuit dans ce monde, les Américains l'ont bien compris et il faudrait que les universités françaises soient payantes. Elles auraient de meilleurs étudiants, car motivés, et de meilleurs enseignements, car plus de moyens, mais il y a une inflation des coûts aux USA qui est préoccupante. Merci en tout cas pour tous vos articles, rafraîchissants.

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Nicolas Lecaussin 25 septembre 2020 - 11:07

Re : Coûts des universités US
Merci à vous pour cet excellent témoignage !
Nicolas Lecaussin

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Jules Devie 25 septembre 2020 - 3:50

Bonjour et merci pour ce témoignage éclairant !

En effet, les étudiants rejoignant la graduate school (niveau master en France) sont souvent déjà indépendant de leur famille. D'ailleurs, la majorité des aides sont concentrées pour le niveau undergraduate (Licence). En revanche, il me semble qu'aux États-Unis un étudiant possédant un Bachelor est bien plus valorisé q'un étudiant français en Bac +3 (logique au vue de la différence de niveau de ces universités avec les universités françaises). Il peut donc relativement aisément directement entrer sur le marché du travail à un poste intéressant sans avoir besoin de faire un master contrairement à un étudiant français. Par ailleurs, la poursuite d'un master aux États-unis est le fruit d'une décision réfléchie et qui va apporter une réelle plus-value à l'étudiant. Alors que l'assurance quasi gratuite des études en France ne permets pas toujours aux étudiants de choisir un master intéressant pour leur carrière mais s'impose plutôt comme un choix automatique.

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HANLET 25 septembre 2020 - 1:10

Très intéressant.
Il n'y a pas de système parfait, mais ce qui est clair c'est qu'en France, l'US bashing qui y voue aux gémonies le système universitaire est très largement exagéré. Et qu'au minimum, les étudiants y sont parce qu'ils ont envie d'apprendre, et non pour bénéficier de la sécu quasi-gratuite et autres avantages, avec un niveau scolaire à peine supérieur au certificat d'études…
On nous fait d'ailleurs le même coup avec le système de santé américain, censé laisser crever les pauvres sur le trottoir devant les hôpitaux !

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Jules Devie 25 septembre 2020 - 3:53

Merci pour votre message,

Le système américain valorise des études réellement nécessaires et rendent avant-tout l'étudiant "employable".

Répondre
Katy Delay 25 septembre 2020 - 8:00

Vous avez manqué l'essentiel
Normalement, j'apprécie beaucoup vos articles, sauf cette fois-ci.

Je suis américaine, et j'observe de près la situation de l'éducation aux US.

Le prix des études universitaires est complètement déformé par les prêts d'état.

Comme savent tous les économistes, quand la quantité d'argent disponible pour acheter quelque chose augmente, le prix de la chose augmente. Aux US, le prix de l'éducation a augmenté de 7-8% par an depuis 20 ans. L'inflation des prix en général serait plutôt 2% approx. Voir:

https://www.economicsonline.co.uk/business_economics/college-education-costs-and-inflation-in-the-u-s-and-u-k.html#:~:text=Over the past 20 years,7 and 8% per year

Le Congress américain a décidé, il y a 15-20 ans, a mettre à la disposition des jeunes des prêts pour s'inscrire à l'université. Beaucoup de jeunes, y compris nombreux qui n'auraient jamais du, ont décidé d'en profiter.

Quel était le résultat? Une augmentation régulière du nombre d'étudiants, et une augmentation sensible et annuelle du prix.

Et il y a eu un troisième effet: Le poids de la dette sur les épaules des jeunes est complètement ridicule et presque tragique. Et à côté de cela, certains universités ont augmenté les salaires des administrateurs et ont construit des centres de loisirs complètement Disney-esque, pour attirer les naifs.

Pas seulement sont les jeunes accablés de dette, mais beaucoup soit ne terminent pas leurs études, soit sortent de l'université avec des spécialités complètement inutiles et des diplômes qui ne sont pas recherchés, e.g.: voir cet article:

https://www.wowamazing.com/trending/bizarre/ridiculous-college-majors/

Donc ils ont perdu leur temps, et en plus doivent rembourser des dettes pour rien.

Je remarque que toutes vos sources sont les universités eux-mêmes, mais ils sont pleins de conflits d'intérêts. Je vous conseille d'ouvrir vos yeux pour regarder un peu plus loin pour avoir la vérité sur le vrai coût de l'éducation aux US.

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Jules Devie 26 septembre 2020 - 10:19

Bonjour Madame,

Merci de votre commentaire.

Cet article portait sur les plus grandes universités américaines, pas sur l'ensemble des universités du pays ! Les chiffres publiés proviennent de rapports annuels très sérieux dont je ne doute pas de la véracité.

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Katy Delay 1 octobre 2020 - 9:41

Voici un graphique qui en dit long :
(Voir première graphique, provenant directement de la Fed US)
http://energyfuse.org/will-student-loan-debt-affect-vehicle-ownership/

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Glegrand 26 septembre 2020 - 10:20

prêts étudiants aux USA
bonjour,
merci pour ces précisions auxquelles j'associe les réponses, parfois critiques, qui les accompagnent.
Mon cursus universitaire est uniquement hexagonal mais je vis avec l'idée -que je partage ici avec vous- qu'une bonne partie des bénéficiaires de ce type de prêt poursuivent leur remboursement, même après avoir atteint -et dépassé- la retraite. Quel crédit doit-on accorder aux lectures mettant en exergue ce phénomène qui, s'il est vrai, porte gravement atteinte au dispositif en vigueur actuellement aux Etats-Unis ?
merci pour votre attention à me lire.
Glegrand

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Jules Devie 26 septembre 2020 - 10:53

Bonjour Monsieur,

Merci pour votre commentaire.

L'article porte sur les plus grandes universités américaines. Comme le montre les chiffres, l'endettement à la sortie est très minime concernant ces établissements.

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Anonyme 26 septembre 2020 - 3:07

QCM : Corrigez-moi si je me trompe !!!
J'ai été attiré par le titre racoleur de l'article et suis très déçu du contenu de celui-ci d'ailleurs vraiment peu détaillé mon cher Jule, pour ne pas dire superficiel. Pour avoir enseigné 10 années en Asie : Corée dont j'ai tiré ma thèse de doctorat, puis Japon j'ai, tout de suite, été confronté au système des évaluations par QCM (Questions à Choix Multiples) que personne ne connait vraiment en Europe. Sauf ceux qui fréquentent les grandes écoles à la française et en médecine et bien d'autres je présume. Donc, au Japon, où j'étais sur un poste de maître de conférences nippon, j'eus le privilège de surveiller chaque année le concours d'entrée à l'université qui se déroule sur 1 weekend : En fait pendant 8h30mn. Chaque matière durant entre 1h et 1h30mn dont le but est de trouver la "bonne" réponse sur 3 ou 4 proposées? Cà ne vous rappelle-t-il pas "Qui veut gagner des millions" ou encore "Les 12 coups de midi" sur TF1 ? Cerise sur le gâteau, les réponses devaient être cochées au crayon à papier sur la fiche cartonnée informatique, genre IBM. Imaginez les gosses de riches ou de politiciens hauts placés dont les parents peuvent se payer la correction de la fiche de leur progéniture !!! Et du coup l'entrée dans les universités les plus prestigieuses !
Revenons aux USA qui a exporté ce système au Japon et en Corée après la guerre. Idem pour les évaluations par QCM de la maternelle à la fin de l'université. Corrigez-moi si je me trompe ! Finalement que penser de TOUT le système d'éducation aux US centré sur l'apprentissage mnémotechnique par opposition au système d'apprentissage européen traditionnel, qui est d'essence plus analytique : On essaie, disons on essayait dans le temps, de comprendre ce qu'on apprend.
Un étudiant américain rencontré au Japon me racontait qu'il apprenait par coeur les "bonnes" réponses des QCM dans les annales de préparation aux examens, non pas en tant que bonne réponse mais par rapport à la place de cette bonne réponse dans la liste, car les sociétés privées éditrices ne renouvelaient pas souvent leurs répertoires de QCM. Ah, oui, vous ne saviez pas que les professeurs et les donneurs d'ordre des examens ne préparaient pas eux-mêmes leurs questionnaires ? Ils les ACHETENT à ces sociétés privées que ce soient pour les examens de médecine, de licence, de master ou de langues étrangères, etc…
En conclusion, je vous laisse réfléchir quant aux conséquences que ce type d'évaluation par QCM opèrent sur la formation de l'homme et de sa société. Sachant cela, souhaiteriez-vous ENCORE envoyer vos enfants étudier aux USA ou dans les pays utilisant ce type d'évaluation : En fait, une grande partie des pays en dehors de l'Europe ? Et pour enfoncer le clou, 2300 librairies indépendantes aux USA pour 331 millions d'habitants vs. 2500 librairies indépendantes en France pour 67 millions d'habitants.

Celui "qui veut gagner des millions" aux USA doit débourser des sommes astronomiques et s'endetter presque à vie : https://www.latribune.fr/economie/international/etats-unis-la-dette-etudiante-va-couter-108-millards-de-dollars-a-washington-621474.html
Le gouvernement fédéral devrait effacer au moins 108 milliards de dollars des prêts étudiants, pour ceux ayant souscrit à un plan gouvernemental, selon la Cour des comptes américaine.
Rembourser son prêt étudiant est une tare aux Etats-Unis. À peine sont-ils entrés dans la vie active que les Américains ont plusieurs dizaines, parfois centaines, de milliers de dollars à rembourser. Au vu de la situation économique, la charge de ces créances devient de plus en plus lourde pour les emprunteurs.

Pour délester les ménages concernés, Washington a mis en place il y a quelques années un programme plafonnant les mensualités en fonction du revenu disponible de l'emprunteur. Il offre également la possibilité de rallonger la durée de remboursement jusqu'à 25 ans. Au-delà de cette période le reste à payer est annulé. Un dispositif très populaire sous l'administration Obama, encourageant les emprunteurs à y souscrire. Il concerne 5,3 millions d'Américains, pour un encours total de 355 milliards de dollars, soit plus du quart des 1.300 milliards de dollars de dette étudiante aux Etats-Unis.
Clap de fin pour les USA !!!! La guerre civile en perspective…

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Devie Jules 26 septembre 2020 - 9:53

Bonjour,

Merci de partager votre expérience.

Je comprends votre témoignage mais en réalité il y a un très grand nombre d'indicateur qui attestent du (très haut) niveau des universités américaines. Je vous invite à consulter le QS ranking, FT ranking où le classement de Shanghaï. L'Amérique est surreprésenté. Idem pour le nombre de Prix Nobel, médaille Fields…

Pour ce qui est des dettes, comme je le montre dans la figure 3, le pourcentage des étudiants endettés dans les grandes universités américaines et très mineur.

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roric 26 septembre 2020 - 6:52

chiffres inexacts
Bonjour,
Intéressant comme sujet mais les chiffres sont faux. Il est indiqué que le revenu mensuel en dessous duquel les frais de scolarité sont gratuits pour Harvard par exemple est de 12 500 USD. 12 500 USD par mois c'est juste énorme !!!! Ca fait 150 000 USD par an :-). Du coup j'ai cherché un peu et il s'avère que pour Harvard par exemple, les bons chiffres sont :
Si revenu annuel < $65,000 c'est gratuit
Si c'est entre 65k$ et 150 k$ c'est entre 0 et 10% de leurs revenus
et au delà c'est plus de 10% de leurs revenus en fonction des circonstances.
Et donc 65k$ par an; ça fait 32,5k$ par personne pour un couple. Sachant que le salaire moyen annuel aux Etats Unis est de 65k$. Pour avoir les frais de scolarité gratuits à Harvard il faut donc toucher moins de la moitié du salaire annuel moyen. En comparaison, le salaire annuel moyen en France est d'environ 26 000 euros brut. Donc avec un hypothétique Harvard français il faudrait gagner moins de 13000 euros bruts annuels par personne pour un couple….ça fait 1083 euros bruts par mois….le smic étant à 1500 bruts.

Bref, ces aides sont vraiment destinées au très très très faibles revenus.
Cordialement

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Devie Jules 27 septembre 2020 - 2:42

Bonjour monsieur,

Je vous remercie pour votre commentaire mais il me semble que vous confondez la gratuité des frais de scolarité et la gratuité du total des coûts de la vie étudiante (comprenant les frais de scolarité mais aussi le logement, la nourriture, les bouquins…). Pour Harvard, les familles gagnant moins de 65K par année ne payeront absolument rien de la vie étudiante de leur enfant.
En revanche, la très grande majorité des familles gagnant moins de 150K par an ne payeront pas les frais de scolarité (Sauf si elle ont un gros patrimoine immobilier), mais devront payer le logement, la cantine, etc…

Cordialement

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