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Changement climatique : faire confiance à (toute) la science et ne pas oublier l’économie

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Des « données choquantes » : selon le Corriere della Sera, le journal italien le plus diffusé, « le froid a disparu » à cause du changement climatique et l’année dernière, nous dit le Guardian, les vagues de chaleur ont tué près de 50 000 personnes en Europe. Pourtant, comme souvent lorsqu’il s’agit de traiter des questions liées au changement climatique, la réalité est beaucoup plus complexe.

En novembre 2021, Simon Kofe, ministre des Affaires étrangères de Tuvalu, s’est adressé depuis son pays aux membres de la COP26 qui se tenait à Glasgow. Il a prononcé son discours à un pupitre… les jambes dans l’eau, image symbolique de la montée des océans. Les scientifiques et les journalistes nous affirment que l’augmentation du volume de l’eau sur la Terre et la fonte des glaciers provoquent une hausse du niveau des mers. Il n’est donc pas surprenant que l’objectif de 1,5 °C, au cœur de l’accord de Paris de 2015, ait été fixé sous la pression des petits États insulaires, qui craignent d’être engloutis.

Un affaissement des atolls, vraiment ?

Ce n’est pourtant qu’une partie de la vérité. Depuis de nombreuses années, les scientifiques observent que les atolls s’adaptent naturellement à l’élévation du niveau de la mer, en accumulant des sédiments qui proviennent des récifs coralliens alentours. La presse n’a pas beaucoup parlé de ce phénomène. Ce n’est qu’en juin dernier que le New York Times a jugé l’information digne d’être publiée, après avoir interviewé l’auteur d’un article datant de 2008, selon lequel 89 % des îles du Pacifique et de l’Inde sont stables ou ont vu leurs superficies augmenter, 11 % seulement ayant diminué. Le chercheur a ajouté : « Je suis convaincu qu’il y aura des îles aux Maldives dans 50 ou 100 ans. Elles seront différentes de celles que nous voyons maintenant. Mais il y aura de la terre ici ».

Cela ne signifie pas qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter. Le niveau de la mer continuera de s’élever pendant de nombreux siècles en raison de nos émissions passées et futures. Néanmoins, la réalité est bien moins dramatique que ce que l’on croit généralement.

La désertification croissante, vraiment ?

Un autre pilier du changement climatique tel qu’on nous le raconte : la désertification croissante dans le monde, à cause des températures qui augmentent et des précipitations qui diminuent. Globalement, la vérité est qu’il se produit le contraire. Entre 1981 et 2020, l’augmentation du CO2 dans l’atmosphère a accru la photosynthèse mondiale d’environ 13,5 % par an. En conséquence, selon le même chercheur cité par le New York Times, l’effet net est que « le changement climatique devrait entraîner une croissance de la végétation dans la plupart des zones arides de la planète d’ici 2050 ».

La surmortalité, vraiment ?

Revenons maintenant aux températures : aujourd’hui, le monde est plus chaud d’environ 1°C qu’il y a cinquante ans et l’Europe, de 2°C.

L’interprétation de ce phénomène est presque toujours la même. Nombre d’articles s’affligent de la surmortalité pendant les vagues de chaleur. Et pourtant, dans le monde, on meurt dix fois plus du froid que de la chaleur ; pas seulement en Afrique, mais aussi dans les régions froide du globe et cela, très peu de gens le savent. Or, le réchauffement entraînant une augmentation des températures, la  mortalité due au froid diminue. L’effet net varie d’un endroit à l’autre, mais on estime que les pays les plus froids en bénéficieront jusqu’en 2050 au moins, tandis que les pays situés près de l’équateur en pâtiront.

Les estimations ci-dessus ne tiennent pas compte de l’adaptation spontanée. Nous savons qu’elle peut être importante. Aux États-Unis par exemple, l’impact sur la mortalité des jours où la température moyenne dépasse 26,6°C a diminué de 75 % au cours du XXe siècle. La quasi-totalité de cette baisse s’est produite après 1960, grâce en grande partie à la généralisation de la climatisation domestique.

Si l’on se transporte en Chine, on constate que déjà en 2018, 60% des ménages étaient équipés de l’air conditionné, ce qui s’explique par la croissance, car la corrélation entre la climatisation et le revenu est très forte. Selon l’Agence internationale de l’énergie, le nombre de climatiseurs passera de 2 milliards à 5,6 milliards d’ici 2050. Dans ce scénario, l’impact du réchauffement sur la mortalité sera nettement plus faible.

Une réalité, mais pas une menace existentielle

En résumé, la science confirme que le changement climatique est une réalité et qu’il va croissant, mais qu’il ne constitue pas une menace existentielle qui justifierait une réduction drastique et à n’importe quel prix des émissions de CO2. Une énergie à faible teneur en carbone signifie également une énergie plus chère, sinon les consommateurs la choisiraient spontanément, sans qu’il soit besoin de subventions, obligations ou réglementations. En outre, elle n’est pas sans incidence sur la vie des humains. The Economist a estimé qu’entre novembre 2022 et février 2023, la hausse du prix de l’électricité a entraîné 68 000 décès supplémentaires dus au froid dans 28 pays européens.

Plus généralement, la croissance économique nous rend beaucoup moins vulnérables, tant en termes de nombre de victimes que de coûts économiques. La perte économique moyenne due à une catastrophe équivaut à environ 1 % du PIB dans les pays à revenu moyen inférieur, contre 0,1 % dans les pays à revenu élevé.

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